Dix morts, 180 000 personnes sous le coup d’un ordre d’évacuation, renfort militaire… Le bilan s’alourdit dans un Los Angeles en proie à un incendie dévastateur
Déjà ravagés par les flammes en novembre dernier, les alentours de Los Angeles, sur la côte ouest des États-Unis, sont à nouveau en proie aux flammes depuis mardi 7 janvier, contraignant des milliers de personnes à fuir alors que des vents de la puissance d’un ouragan posent un « danger mortel », selon les autorités. Le feu s’est déclaré en fin de matinée dans le quartier huppé de Pacific Palisades, peuplé de villas à plusieurs millions de dollars où habitent des célébrités hollywoodiennes, dans les montagnes au nord-ouest de la ville. Le bilan s’est aggravé à au moins dix morts, ont annoncé dans la soirée de ce jeudi 9 janvier les autorités, et de nombreuses autres ont été blessées.
Alors qu’environ 180 000 personnes sont sous le coup d’un ordre d’évacuation, celle-ci a eu lieu dans le plus grand désordre avec des embouteillages monstres et des habitants abandonnant leurs véhicules sur l’une des seules routes entrant et sortant de la zone. Pour accéder au quartier, les pompiers ont dû utiliser des bulldozers pour dégager les voitures de la chaussée – dont de coûteuses BMW, Tesla ou Mercedes -, laissant des carcasses écrasées aux alarmes hurlantes sur le bord de la route.
« De nombreuses structures déjà détruites »
En revanche, le feu a provoqué un énorme nuage de fumée, visible depuis toute la mégapole, et « de nombreuses structures (ont) déjà (été) détruites », a expliqué le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, lors d’un point presse mardi soir. De nombreux événements prévus dans la ville ont été annulés, dont une première du nouveau film de Jennifer Lopez, Unstoppable.
« Ça a l’air très très inquiétant. (…) Et ce qu’il se passe en ce moment n’est que le début, car les conditions météo vont gravement empirer », estime Daniel Swain, spécialiste des événements extrêmes à l’université UCLA. De quoi propager les flammes très rapidement et poser un « danger mortel ». « Nous ne sommes absolument pas sortis d’affaires », a insisté Gavin Newsom.
Un autre incendie près de Pasadena
Plus de 250 pompiers sont mobilisés, a de son côté précisé Kristin Crowley, la cheffe des pompiers de Los Angeles. « La combinaison de vents forts et la topographie » escarpée du quartier « rendent la tâche extrêmement difficile », a-t-elle expliqué tandis que l’intervention de nuit des moyens aériens est difficile, voire impossible. Les soldats du feu sont également déployés sur un autre front avec un deuxième incendie qui s’est déclaré, mardi soir, près de Pasadena, au nord de Los Angeles, et a rapidement ravagé plus de 400 hectares, selon l’agence CalFire. Plusieurs centaines de renforts militaires doivent arriver sur place pour prêter main-forte aux pompiers locaux, a annoncé le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, jeudi 9 janvier au soir.
« On s’attend à ce que ce soit le plus fort épisode de vent dans cette région depuis 2011 », a prévenu le météorologue Daniel Swain. Mais le risque d’incendie est selon lui « beaucoup plus élevé » qu’à l’époque. Car après deux années très pluvieuses qui ont revigoré la végétation, le sud de la Californie subit « un début d’hiver le plus sec jamais enregistré ». Autrement dit, tout ce qui a abondamment repoussé agit désormais comme un combustible pour les feux de plus en plus nombreux alors que les scientifiques rappellent régulièrement que le changement climatique augmente la fréquence de ces événements météorologiques extrêmes qui les facilitent.
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