Le Nouveau Front Populaire veut récupérer 15 milliards d'euros dès 2024 en instaurant un ISF «avec une composante climatique»
Augmentation du SMIC, blocage des prix, abrogation de la réforme des retraites... Depuis le début de la campagne des législatives, le Nouveau Front populaire multiplie les promesses sociales. Pour financer ces mesures particulièrement coûteuses, l’alliance de gauche entend instaurer un «impôt sur la fortune renforcé» dès son arrivée au pouvoir. «Nous réinstaurerons immédiatement un ISF avec une composante climatique», a affirmé Alexandre Ouizille, sénateur socialiste de l'Oise, au cours d'une conférence de presse annonçant le chiffrage du projet de la coalition de gauche en vue des élections législatives. Ce nouvel impôt destiné à cibler les plus riches pourrait rapporter «15 milliards dès 2024», selon les estimations de la formation.
Selon l’union des partis de gauche, les «mesures d'urgence» comme l'augmentation des APL, la hausse du smic de 14% ou celle du point d'indice des fonctionnaires de 10% devraient représenter un coût de 25 milliards d'euros pour 2024. La formation promet de rassembler 30 milliards d'euros pour financer ces dispositifs: 15 milliards d'euros d'ISF – renforcé, avec une composante verte – et autant en imposant «les superprofits» des entreprises. Le tout devrait atteindre 30 milliards d'euros de recettes. Et ce alors même qu’avant d'être remplacé par l'IFI, l'ISF rapportait bien moins d'argent à l'État, entre 3 et 5 milliards d'euros environ, selon les chiffres de Bercy.
«92% des Français ne verront pas leur fiscalité transformée»
Si l'union de la gauche s'oppose aux «cadeaux fiscaux faits aux plus riches» par la majorité depuis sept ans, le projet du Nouveau Front populaire n'entraînera pas une hausse de la fiscalité pour l'immense majorité des Français, affirme Éric Coquerel. «92% des Français ne verront pas leur fiscalité transformée», a déclaré l'Insoumis, ajoutant que ceux-ci verraient même leur fiscalité réduite.
Suppression de la «flat tax», ISF, taxation des héritages... Le Nouveau Front populaire compte bel et bien privilégier un alourdissement de la pression fiscale pour les plus aisés, qui sont fortement mis à contribution. L’objectif étant de participer au financement des 100 milliards d'euros de dépenses nouvelles, en 2025, selon Éric Coquerel, qui a cité l'embauche d'enseignants, de blouses blanches, «l'intensification de la rénovation thermique», ou encore l'introduction d'une «garantie autonomie» pour les jeunes les plus précaires.