Shaher Ediv a enfin ressorti son tambour. Fidèle des manifestations de l'année dernière contre la réforme judiciaire, cet habitant de Tel Aviv se taisait depuis le drame du 7 octobre. Maintenant, c'est terminé. Il est venu à Jérusalem pour battre son tambour de toutes ses forces, dans l'espoir de se faire enfin entendre par ce gouvernement qu'il conspue.
« La coupe est pleine », lance son amie Gal Rishpi, drapeau israélien sur l'épaule, bouchons d'oreille à portée de main. Le brouhaha de la foule devient un puissant grondement, rythmé ici et là par d'autres tambours. Il faut crier pour se faire comprendre. Dans la lueur du soleil couchant, en ce dimanche, premier jour de la semaine en Israël, un flot ininterrompu de manifestants s'écoule autour d'eux sur le boulevard Yoel Zusman, dans le quartier des ministères et de la Knesset. Une marée de drapeaux bleus et blancs flotte au-dessus des têtes.
Frappée de stupeur après l'attaque terroriste du 7 octobre, hébétée par le calvaire des otages…