Matignon : Macron teste Xavier Bertrand, le RN assure qu’il le censurera immédiatement

Après plusieurs semaines de consultations et de rumeurs en tous sens sur le nom du futur premier ministre, Emmanuel Macron s’est focalisé ce mardi matin sur la piste Xavier Bertrand. Il a sondé les ténors des Républicains, Gérard Larcher, président du Sénat, Laurent Wauquiez, patron des députés de droite, et Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs, selon les informations du Parisien  confirmées au Figaro. Laurent Wauquiez a organisé dans la foulée une réunion avec les députés de son groupe, en fin de matinée. Xavier Bertrand avait, lui, été reçu à l’Elysée lundi après-midi, dans le cadre d’une intense journée de consultations.

Emmanuel Macron souhaite toutefois soumettre cette piste aux responsables des partis et des groupes de l’Assemblée nationale, pour tester «le critère de non-censurabilité», comme on le dit dans son entourage. Il a donc relancé ce mardi une salve «informelle» de consultations, y compris auprès du Rassemblement national, principal obstacle sur la route de Xavier Bertrand. Quand l’hypothèse a resurgi mardi matin, certains à droite sont apparus sceptiques. «Impossible. Marine Le Pen le censure», a-t-on réagi aussitôt en coulisses. Du côté des cadres LR, chacun essayait d’évaluer l’impact d’une telle nomination sur la droite, en croyant aussi qu’Emmanuel Macron, qui avait rejeté l’hypothèse Castets au nom de la stabilité institutionnelle, ne pourrait pas se lancer sur la piste XB sans avoir de garanties.

Pour sa part, Marine Le Pen, implantée électoralement dans la région Hauts-de-France qu’il préside, est une farouche adversaire de l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy. Au point que s’il était nommé à Matignon, les députés RN voteraient «immédiatement» en faveur d’une motion de censure «qu’importe sa politique», prévient auprès du Figaro l’entourage de Marine Le Pen, «à cause du comportement odieux du personnage envers le RN depuis des années». «C’est une insulte aux 11 millions d’électeurs du RN», ajoute-t-on. Sachant que l’alliance de l’ensemble des voix de la gauche et du RN à l’Assemblée suffirait à faire chuter un gouvernement, il s’agit d’un caillou de taille dans la chaussure de Xavier Bertrand.