En débarquant à Reykjavik samedi, les Bleus ont pu humer l’air frais et le vent polaire qu’offre l’Islande en guise de cadeau de bienvenue sur les terres de l’extrême nord-ouest de l’Europe. Pour autant, les partenaires du neo-capitaine Mike Maignan - attendu dans ces fonctions lundi soir après le forfait de Kylian Mbappé- ne sont pas là pour faire du tourisme. Ils n’auront pas le loisir d’observer les aurores boréales à quelques kilomètres de la capitale islandaise ou de se prélasser dans les eaux chaudes et apaisantes du Blue Lagoon. La détente a bon dos, il y a une qualification à la coupe du monde 2026 à aller chercher. Le seul intérêt, pour eux, de ce long déplacement. Le premier en terre viking depuis l’automne 2019 (0-1, Giroud).
Après la bouillie de vendredi contre l’Azerbaïdjan (3-0), le public français attend autre chose de ses vice-champions du monde, qui valideront leur billet pour l’Amérique en cas de succès lundi et si l’Ukraine est accrochée par les Azerbaïdjanais. Scénario peu probable, pour la dernière équation, mais l’espoir fait vivre aussi. Encore plus dans le foot où beaucoup de monde pensait que les Bleus se baladeraient vendredi. Il n’en a rien été.
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Une situation qui a passablement agacé leur sélectionneur, notamment après le premier acte infâme proposé par une équipe privée de plusieurs éléments (Dembele, Doué, Thuram, Barcola, Cherki, Tchouameni…). C’est tout sauf une (vraie) excuse quand on affronte la 174e nation mondiale au Parc des Princes. Certains internationaux n’en ont pas assez fait (Olise, Coman, Thuram, Hernandez, Gusto) alors que rien, en dehors du Munichois, ne leur assure une place dans l’avion pour la coupe du monde à l’heure actuelle.
Réchauffer une soirée qui promet d’être fraîche
À ce moment de la saison, entre deux matches de Ligue des champions, personne n’est fou au point de demander une équipe de France réglée comme une horloge et convaincante du début à la fin. Pour autant, le public est en droit de s’enthousiasmer, de prendre du plaisir et de voir des Bleus bien plus rapides et mobiles que les gestionnaires du Parc des Princes.
Dans un contexte hostile en terre viking, face à des Islandais sans doute vexés du match aller (2-1, but refusé en fin de match pour un tirage de maillot discutable sur Konaté), les Français vont se faire bouger. Et c’est peut-être pas plus mal pour éviter toute gestion ou rythme de sénateurs. Sans beaucoup de joueurs cadres, ce match peut faire perdre des points à des éléments en balance, à défaut de leur en faire gagner.
Certains l’ont un peu sous-estimé vendredi, d’autres ont décidé d’en tirer profit et d’apporter de la lumière dans une soirée terne, à l’image de Florian Thauvin. Absent depuis six ans en sélection, le champion du monde 2018, par son but, ses courses, son discours et son intégration dans le groupe, a prouvé que les belles histoires existaient encore. Et s’il avait la bonne idée d’en écrire un nouvel épisode lundi soir, personne ne s’en plaindrait.