Il lui a suffi d’un petit mois pour prendre le pli. Main posée sur le micro, l’autre dans la poche, le sénateur communiste de Paris, Ian Brossat, interpelle sans notes les bancs de la droite: «Arrêtez de raisonner comme si la France était un pays misérable. Avoir un peu de fierté pour notre pays, c’est assumer le fait que nous sommes fiers d’accueillir des étudiants étrangers!» En plein débat sur le projet de loi immigration, l’intervention suscite quelques haussements de sourcils. «Je ne suis pas venu pour faire de la figuration. Rester silencieux me dérange», assure l’ancien porte-parole du PCF, qui avait déposé une cinquantaine d’amendements sur le texte.
Comme lui, une poignée de nouveaux sénateurs, élus en septembre dernier, ont vécu cette semaine leur baptême du feu dans l’Hémicycle doré, projeté sur l’un des dossiers les plus politiques de la rentrée. «Je ne pouvais pas rêver de meilleure entrée en matière: siéger matin, midi et soir sur un projet de loi avec une telle importance…