Cinq personnes ont été inculpées en Belgique pour des soupçons de corruption au Parlement européen au profit de Huawei

Quelque cinq personnes ont été inculpées pour corruption active ou blanchiment dans le cadre de l'enquête ciblant l'entreprise chinoise Huawei pour des soupçons de corruption au sein du Parlement européen, a annoncé le parquet fédéral belge sur son site, mardi 18 mars. Quatre d'entre elles ont été interpellées pour "chef de corruption active et organisation criminelle" et ont été placées sous mandat d'arrêté, détaille le communiqué. La cinquième est poursuivie pour "blanchissement" et a été libérée sous condition

Dans le cadre de cette enquête, de nouvelles perquisitions ont eu lieu lundi dans les bureaux du Parlement européen à Bruxelles, a précisé la justice belge. Une première vague de perquisitions avait eu lieu le 13 mars en Belgique et au Portugal. Une personne a également été interpellée en France. Dans le collimateur des enquêteurs figureraient des lobbyistes actifs pour Huawei et des assistants parlementaires soupçonnés d'avoir relayé des demandes d'intervention auprès d'eurodéputés.

Selon un communiqué du parquet, la corruption aurait été pratiquée "régulièrement" et "très discrètement" depuis 2021, "sous couvert de lobbying commercial" et en prenant différentes formes, comme des rémunérations de prises de positions politiques ou encore "des cadeaux démesurés" comme des frais de bouche, de voyage, ou des invitations régulières à des matches de football.

La firme avait réagi en affirmant à l'AFP avoir une politique de "tolérance zéro" envers la corruption. "Huawei prend ces allégations au sérieux et communiquera de manière urgente avec les enquêteurs pour mieux comprendre la situation", a assuré un porte-parole de l'entreprise.