Les tensions s’intensifient au sein au Parisien. Selon nos informations, les salariés du quotidien réunis ce jeudi en assemblée générale ont voté en faveur de la grève, en opposition au plan de réorganisation présenté par la direction du titre mi-février. Le projet de débrayage aurait reçu 163 votes pour et 143 contre, sur un total de 320 votes. La grève doit durer 24 heures, allant de ce jeudi soir minuit à vendredi soir minuit. Durant cette période, les productions des journalistes grévistes ne peuvent être utilisées sur le web, de même que pour l’édition papier, s’il devait y en avoir une.
Les salariés ont également voté une motion de défiance à l’encontre de la direction de la rédaction et de la direction générale du titre. Cette proposition a été largement approuvée, avec 245 voix pour et 73 contre.
Trentaine de postes menacée
Le mois dernier, le quotidien Le Parisien avait annoncé sa volonté de «moderniser» son organisation, en refondant ses services et en accélérant sa transition numérique. Il a également annoncé que cette refonte s’accompagnerait d’une trentaine de suppressions de postes, pour l’essentiel dans la rédaction, sur la base du volontariat.
Une première assemblée générale des salariés s’était tenue dans la foulée. À cette occasion, les salariés avaient affirmé vouloir «défendre l’existence d’éditions locales, refuser le détricotage des services, défendre le Parisien-Aujourd’hui en France comme titre d’information généraliste, offrant aux lecteurs et aux internautes une information locale et nationale de qualité».
Réorganisation par pôles
Intégré au sein du groupe Les Echos-Le Parisien, le journal est détenu depuis 2015 par le géant du luxe LVMH. Il avait déjà connu un plan de réduction d’effectifs et de réorganisation en 2020. La direction justifie ce nouveau plan par une conjoncture financière très défavorable. «Depuis trois ans, nous subissons de plein fouet les effets de l’inflation, et nos coûts de production et de logistique continuent à croître plus rapidement que nos revenus», avaient déclaré aux salariés Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos-Le Parisien, Sophie Gourmelen, directrice générale du pôle Le Parisien, et Nicolas Charbonneau, directeur de la rédaction.
La direction souhaiterait mettre en œuvre son projet de réorganisation progressivement au cours du deuxième trimestre 2025. Dans le détail, il prévoit une refonte de la rédaction autour de «pôles thématiques» : les services politiques, environnement éducation seraient par exemple regroupés dans un pôle «vie publique», tandis que les services santé, consommation ou immobilier constitueraient un pôle «vie privée». La direction compte aussi passer dans une logique «web first», soit la publication des articles en priorité sur le web.