Tirée par les Jeux Olympiques, la RATP se félicite de la «nette progression» de ses résultats financiers

Le PDG de la RATP s’était déjà dit «fier de ses troupes» en janvier dernier au moment de faire le bilan de l’année écoulée, estimant avoir «été au rendez-vous» d’une saison 2024 «exceptionnelle» marquée par l’organisation à Paris et dans sa région des Jeux olympiques et paralympiques. Un premier constat confirmé dans les chiffres annuels dévoilés ce vendredi, selon l’entreprise.

Ce 7 mars, en marge du conseil d’administration, Jean Castex s’est cette fois félicité de la «nette progression» des résultats financiers de son groupe, avec une hausse de 10% du chiffre d’affaires consolidé, à 7,1 milliards d’euros. De bons chiffres qui témoignent selon lui «de la pertinence et du succès de la stratégie» mise en œuvre depuis deux ans au sein de l’entreprise. Outre un chiffre d’affaires en forte croissance, l’ancien premier ministre s’est également satisfait de la progression de 73 millions d’euros du résultat opérationnel courant, qui atteint 167 millions d’euros, ainsi que de la maîtrise de l’endettement, à 5,7 milliards d’euros.

Des résultats «plutôt satisfaisants», aux dires du directeur financier de la RATP Jean-Yves Leclercq, qui assure qu’«ils sont conformes aux objectifs fixés», «en nette amélioration par rapport à l’année 2023». Lui rappelle que l’entreprise s’est «recentrée sur ses fondamentaux», avec l’amélioration de la production sur le réseau francilien, la progression de 4,3% du trafic voyageurs dans la région et l’accroissement de la qualité de service. Un dernier point qui s’appuie sur la satisfaction des voyageurs, en progression sur le réseau RATP, passée de 85,9% en 2023 à 86,9% en 2024.

Des «déséquilibres» financiers

Autres faits marquants de l’année 2024 : la «résolution du problème des bus londoniens», alors que la RATP Dev «a redressé puis cédé son activité bus de Londres à First Group», ainsi que le «démarrage commercial du métro de Riyad». «Il y a eu moins de malus contractuel», a également souligné Jean-Yves Leclercq, soit autant de trésorerie supplémentaire prête à être investie.

Un point loin d’être anodin, puisque les investissements «en forte croissance» de la RATP ont atteint 2,5 milliards d’euros en 2024, en hausse de 5,7% par rapport à 2023. Un record historique, permettant de «développer, moderniser, entretenir les réseaux et améliorer la qualité de service», souligne l’entreprise. «Cela s’est traduit par la réalisation de grands projets majeurs que sont les prolongements de la ligne de tram T3b, et des lignes 11 et 14 du métro», détaille Jean-Yves Leclercq. Autant de «jalons importants» atteints cette année, qui ont fait le «succès des Jeux Olympiques et Paralympiques», poursuit celui qui est chargé de la direction financière et de la stratégie du groupe. Et ce, avec «une dette qui progresse mais reste sous contrôle», estime-t-il, alors que celle-ci - maîtrisée à 5,7 milliards d’euros - est «en hausse de 128 millions d’euros par rapport à 2023». Pas de quoi s’inquiéter, dans la mesure où le ratio de gearing - la dette nette rapportée aux capitaux propres - et de levier - la dette nette rapportée à l’EBITDA - «s’est amélioré».

Mais s’il s’agit d’une «situation financière solide», il «reste beaucoup de travail à faire», et ce, notamment «pour résoudre quelques déséquilibres», confie l’expert financier du groupe. Parmi eux, ce dernier cite l’activité «d’opérateur de transports à proprement parler» qui reste «déséquilibré» dans le contrat avec Île-de-France Mobilités. Une situation jugée «prioritaire» par la RATP, qui doit notamment être arbitrée prochainement dans le cadre de la négociation du nouveau contrat 2025-2029.

En outre, le groupe souffre des effets encore très prégnants de l’inflation, de la hausse des coûts de l’énergie, mais aussi d’un fort absentéisme de ses salariés qui, s’il s’est quelque peu résorbé ces derniers mois en passant de 8% en 2023 à 6,9% en 2024, «continue de peser» sur les comptes de l’entreprise. Enfin, Jean-Yves Leclercq cite «quelques situations de moindre ampleur, mais problématiques», à savoir le rééquilibrage nécessaire du contrat en Toscane et du réseau Optile en grande couronne.