Alain Finkielkraut: «Ce que j’ai vu en Israël»
LE FIGARO. - Vous revenez d'Israël. Est-ce la première fois que vous y retournez depuis le 7 octobre ? Qu'avez-vous ressenti ?
Alain FINKIELKRAUT. - Je ne supportais plus de partager de loin la tristesse et l'angoisse des Israéliens. J'ai donc fait ce voyage pour témoigner de ma solidarité dans l'épreuve et pour en savoir plus sur ce que les Israéliens définissent eux-mêmes comme la pire période de leur histoire.
Le pays est-il toujours uni ou se fracture-t-il sur la politique à mener ?
Un de mes interlocuteurs, professeur de sciences sociales à l'université de Tel-Aviv, m'a dit d'entrée de jeu : «Le problème d'Israël, ce n'est pas le Hamas, c'est Nétanyahou». Le Hamas, en effet, n'est pas un problème, c'est un ennemi qui veut non seulement la perte d'Israël mais l'extermination des Juifs, comme il l'a montré le 7 octobre, et qu'il faut donc impérativement mettre hors d'état de nuire. La plupart des Israéliens sont d'accord sur ce point. Nétanyahou est le problème parce…