Groupes de niveau au collège : Gabriel Attal annonce des créations de postes
Mise en place de groupes de niveau au collège, achat et labellisation des manuels scolaires par l’État, ouverture des collèges de REP et REP+ de 8h à 18h... Ces dernières semaines, Gabriel Attal a annoncé plusieurs mesures visant à élever le niveau des élèves. Ce qui a suscité de nombreuses interrogations - notamment chez les organisations syndicales - quant au financement de ces mesures. Ce jeudi 21 décembre, le ministre de l'Éducation nationale a apporté des premières réponses à ces questionnements. «Notre ambition est claire : tout faire pour élever le niveau des élèves. Je sais que cette ambition est grande, et à grande ambition, grands moyens», a-t-il assuré.
D’abord, «grâce à l’arbitrage de la première ministre», le locataire de la rue de Grenelle a obtenu des «crédits supplémentaires» lors des discussions autour du projet de loi de finances (PLF) 2024, à hauteur de 80 millions d’euros pour le 8h-18h dans les collèges classés en éducation prioritaire et de 30 millions d’euros pour les manuels scolaires de lecture et de mathématiques à destination des élèves de CP-CE1 que l’État achètera.
Ensuite et surtout, le «schéma d'emplois» 2024 a été largement revu. La loi de finances pour 2023 prévoyait 2440 «restitutions d’emplois» (hors accompagnants d’élèves en situation de handicap, AESH), essentiellement en raison de la forte baisse démographique qui conduit à la diminution du nombre d'élèves - «83.000 en moins l'année prochaine», a souligné Gabriel Attal. Concrètement, dans le premier degré, seuls 650 postes d’enseignants seront supprimés au lieu de 1709 ; dans le second degré, 574 emplois seront créés alors que 484 suppressions de postes étaient prévues. En outre, 150 emplois seront créés pour la mise en œuvre du plan de lutte contre le harcèlement.
En sixième, l’heure de soutien et d’approfondissement supprimée
Dans le premier degré, ce choix de supprimer moins de postes que prévu «nous permet de continuer à réduire la taille des classes», s'est réjoui l'homme politique. En 2017, le premier degré public comptait 23,6 élèves par classe, contre 21,5 en 2023. «Nous atteindrons 21,4 élèves par classe à la rentrée prochaine, soit le plus bas niveau depuis que la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) mesure ce chiffre, depuis 1960.»
Dans le second degré, les créations d’emploi visent surtout à financer les nouveaux groupes de niveau en français et en mathématiques, qui seront déployés en sixième et en cinquième dès la rentrée 2024. La Direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco) chiffre le besoin à 2300 équivalents temps plein (ETP), répartis à parts égales entre mathématiques et français. Une estimation liée au choix de limiter à 15 élèves les groupes de niveau destinés aux collégiens en grande difficulté.
À lire aussiÉducation: la grande promesse des groupes de niveaux
Ces 2300 ETP seront financés à la fois par les créations d’emploi nettes et par le redéploiement des moyens attribués à l’heure hebdomadaire de soutien et d’approfondissement en sixième, qui sera donc supprimée un an seulement après sa création par l’ancien ministre Pap Ndiaye. «Dès lors que nous mettons en place des groupes de niveau, cette heure devient caduque», argue Gabriel Attal.
Subsistent toutefois plusieurs interrogations, notamment une, cruciale : où trouver ces enseignants supplémentaires, alors que la profession subit une importante crise d’attractivité ? La Rue de Grenelle ne nie pas l’existence de cette crise, mais estime avoir «stoppé l’hémorragie», se félicitant notamment d’une «stabilisation du nombre d’inscrits aux concours enseignants» - 184.000 candidats en 2023 contre 175.000 en 2022.