« Léviathan » de Lorraine de Sagazan : dans le cirque cruel des comparutions immédiates

C’est un tribunal en forme de cirque, jonché de terre, sous un chapiteau rose pâle. Y apparaît d’abord un premier homme, un régleur de profession, « grillé » par la police alors qu’il conduisait une moto sans permis et sans casque dans une allée privée. Il porte un bomber trop grand, un débardeur en guenille, un jean qu’il doit sans cesse retenir de la main parce qu’on lui a confisqué sa ceinture en garde à vue.

Les bécanes le passionnent, cette moto-là l’a « séduit », il voulait juste l’essayer. Quelques mètres. Six mois ferme. À sa plaidoirie s’est opposée une fin de non-recevoir évidente : conduire sans permis, c’est illégal. La peine infligée n’est que l’application de la loi ; c’est en tout cas ce qu’ânonne une juge éreintée d’entrée de jeu, nonobstant la...