Guerre Iran - Israël : l'État hébreu mène aussi la bataille sur les réseaux sociaux

Tandis que l'armée israélienne menait, mi-juin, sa guerre Israël contre l’Iran sur le terrain militaire, une autre campagne, numérique, se jouait sur les réseaux sociaux. Une campagne de communication à coup de spots publicitaires diffusés sur YouTube pour justifier l’intervention israélienne. Dans la guerre informationnelle qui se joue sur les réseaux, le quotidien Haaretz a aussi révélé que des IA sont utilisées pour défendre l'état hébreu, mais avec un risque : qu'elles se retournent contre leurs créateurs. Israël n’a pas seulement riposté militairement contre l’Iran. Une autre bataille s’est jouée en parallèle sur les réseaux sociaux.

Des internautes ont vu apparaître sur YouTube des spots publicitaires justifiant cette intervention. Ces vidéos, très officielles, surgissaient automatiquement, au beau milieu de programmes de divertissement ou d’information. Extrait d’un message diffusé : "L’Iran a trompé le monde avec la diplomatie et a choisi la destruction… Lorsqu’un régime qui appelle ouvertement à l’anéantissement d’Israël développe des missiles balistiques pour atteindre toute l’Europe, nous agissons !" 

Ces contenus, traduits en plusieurs langues, s’inscrivent dans une stratégie de communication à l’international du gouvernement israélien.

De la publicité politique sur YouTube : est-ce légal ?

Oui. YouTube autorise la diffusion de vidéos à caractère politique, à condition qu’elles respectent ses règles internes, notamment les restrictions imposées pendant les périodes électorales.

Ce n’est d’ailleurs pas une première. Après les attaques du 7-Octobre, des vidéos similaires avaient déjà été diffusées sous forme de publicités en ligne, défendant la riposte militaire d’Israël.

Une armée d’IA au service de la propagande

Cette campagne de spots publicitaire n'est pas la seule arme informationnelle au service de la cause israélienne sur les réseaux. Une enquête du quotidien israélien Haaretz menée en collaboration avec le site Fake reporter révèle que des robots conversationnels, basés sur de l’intelligence artificielle, ont été développés pour relayer la propagande israélienne sur les réseaux sociaux.

Ces intelligences artificielles sont programmées pour répondre automatiquement aux commentaires exprimant un point de vue favorable ou critique à l’égard d’Israël. Selon Haaretz, certaines d'entre elles, seraient directement financées par le gouvernement israélien.

Quand l’IA dérape et se retourne contre ses créateurs

L’enquête met aussi en lumière les limites de cette stratégie. Ces intelligences artificielles déraillent parfois, au point de devenir contre-productives. L’une d’entre elles a, par exemple, contredit la position officielle israélienne sur la solution à deux États avec les Palestiniens. Une autre a inventé la libération d’otages. Dans une autre situation, une IA a répondu de manière maladroite à un tweet sarcastique, allant jusqu’à qualifier Israël d’État "d’apartheid".

Ces dérapages illustrent les risques d’une guerre de l’information automatisée. En s’appuyant sur des outils mal contrôlés, la communication  peut se retourner contre ses auteurs.