Gisèle Pelicot élue personnalité féminine de l’année par les 18-30 ans

La septuagénaire a été élue à 31 % comme la personnalité féminine de l’année par les 18-30 ans, selon l’enquête #MoiJeune, de 20 Minutes/OpinionWay. Il y a une semaine, Gisèle Pelicot faisait partie des 100 femmes les plus influentes de 2024 et « qui, grâce à leur résilience, poussent au changement, alors que le monde change autour d’elles », selon la BBC, et des 25 plus importantes, selon le Financial Times.

Longtemps cette femme a espéré rester anonyme, après avoir appris l’innommable, les sédatifs administrés pendant neuf années à son insu par son époux, les viols conjugaux, son corps offert comme un bien à 70 autres hommes inconnus recrutés sur Internet. Elle a changé de nom, refusé les entretiens à la presse…

« Toutes les femmes victimes de viol puissent se dire ”Mme Pelicot l’a fait, on pourra le faire“ »

Et puis, Gisèle Pelicot a décidé de lever le huis clos du procès l’opposant à son ex-mari et à ses 50 coaccusés. Elle est apparue menue, cachée derrière des lunettes de soleil, le 2 septembre, à la cour criminelle départementale d’Avignon. Elle a accepté que les vidéos de ses viols soient diffusées publiquement, affrontant tous les jours ses agresseurs pendant trois mois et demi.

Depuis, tous ceux qui ont régulièrement suivi les audiences ont observé sa métamorphose. « Détruite », témoignait-elle à la barre, elle a réussi à relever la tête, ôter ses lunettes noires, voire à s’attarder progressivement auprès des anonymes venues la soutenir et l’applaudir dans le prétoire.

Icône féministe malgré elle, elle a accompagné ce rôle qu’on lui désignait, pour que « la honte change de camp », a-t-elle affirmé plusieurs fois, pour que « toutes les femmes victimes de viol puissent se dire Mme Pelicot l’a fait, on pourra le faire ». Pour la première fois, un procès porte haut et fort le nom de la victime et non de son bourreau.

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