Au Japon, un système de parrainage pour protéger les investissements des seniors atteints de démence

Le problème de la démence est devenu majeur dans le pays, où le système de santé performant permet aux Japonais de vivre longtemps et en bonne santé. Néanmoins, le risque de développer une forme de démence augmente naturellement avec l'âge, même si certains cas peuvent apparaître chez des personnes plus jeunes. Actuellement, le gouvernement estime que près de cinq millions de Japonais souffrent de maladies cérébrales telles que la maladie d’Alzheimer ou d’autres altérations des fonctions cognitives.

Ces millions de personnes détiennent des économies investies dans des produits financiers, notamment à la banque ou en bourse. Selon les économistes de Dai-ichi Life Research, ces détenteurs devraient posséder environ 215 000 milliards de yens (soit 1 300 milliards d'euros) en 2030, des montants importants qui jouent un rôle clé dans l’économie japonaise.

Un système d’investissement sous contrôle familial

Face à cette situation, les banques cherchent, en ce mois de juin, à préserver la gestion de ces actifs. Actuellement, lorsqu’une personne montre des signes de démence avancée ou de sénilité, son compte-titres est gelé et ses fonds sont souvent retirés, estimant que le client ne peut plus contrôler raisonnablement ses investissements.

Pour remédier à ce système et maintenir ces capitaux, l'association japonaise des courtiers a mis en place une nouvelle option de parrainage. Dès l’apparition des premiers symptômes d’Alzheimer, une personne peut demander le soutien d’un agent choisi généralement au sein de sa famille. Un accord est signé entre cette personne, l’agent et la banque, sous forme d’un acte notarié, définissant à l’avance la stratégie d’investissement, les actions à conserver ou à vendre.

Par la suite, c’est cet agent qui effectuera, au nom du client, les opérations d’investissement pendant plusieurs années, sous le contrôle du courtier.

Un intérêt croissant pour ce dispositif

Cette solution semble intéresser un grand nombre de Japonais. Plusieurs sociétés de courtage ont déjà annoncé leur intention de proposer cette offre dès le mois de juillet. Certaines familles encourageront leurs proches à souscrire à ce type de contrat, afin d’éviter les erreurs financières souvent commises par des personnes atteintes d’Alzheimer. En effet, il est fréquent que les proches se retrouvent à assumer des dettes ou de mauvais placements réalisés par un parent dont les facultés sont altérées.