Le Pérou fait ses débuts au Festival de Cannes 2025

Ce mardi 13 mai s’ouvre la 78e édition du Festival de Cannes, avec son tapis rouge, ses flashs, et ses avant-premières très attendues. Mais derrière les paillettes, une autre scène attire les professionnels du septième art : le Marché du Film. Jusqu’au 21 mai, plus de 13.500 acteurs de l’industrie s’y croisent pour acheter, vendre ou financer les films de demain. Un rendez-vous crucial pour les pays qui misent sur leur cinéma comme outil de rayonnement. C’est dans ce cadre que le Pérou participe, pour la première fois, à cette grand-messe du business cinématographique.

Sous la bannière Film in Peru, l’organisme de promotion touristique Promperú met en lumière les atouts du pays comme décor de tournage grandeur nature. Des montagnes sacrées aux forêts amazoniennes, des cités coloniales aux déserts de la côte Pacifique : autant de paysages qui ont déjà séduit plusieurs productions internationales.

À lire aussi Quand partir au Pérou ? Météo, températures… La meilleure période par région

Machupicchu, Lima, l’Amazonie : des décors à l’écran

Le Pérou n’est pas un inconnu dans les salles obscures. En 2023, Transformers: Rise of the Beasts a propulsé Machu picchu et Cusco sous les projecteurs, avec plusieurs scènes tournées au cœur du sanctuaire inca et dans la vieille ville aux rues pavées. En 2024, Paddington au Pérou a poursuivi ce sillage. Le célèbre ours britannique y retourne sur les traces de ses origines, filmant tour à tour la ville de Lima, les hauteurs andines et les profondeurs de la jungle.

Le cinéma d’auteur n’est pas en reste. Werner Herzog a puisé dans les paysages bruts de l’Amazonie péruvienne pour tourner Aguirre, la colère de Dieu (1972) et Fitzcarraldo (1982), deux chefs-d’œuvre tournés notamment dans la région de Loreto, près d’Iquitos, et dans celle de Madre de Dios. Des lieux qui semblent eux aussi habités, et qui participent à l’atmosphère mystique de ces films devenus cultes.

Quant à la série La Reina del Sur, coproduction hispano-américaine, elle s’est également installée sur place, entre les ruelles de Cusco et le front de mer de Miraflores à Lima.

À lire aussi De Cusco au Machu Picchu : le Pérou sur les traces des Incas (et de Paddington)

Dix régions à explorer… et à filmer

Au Marché du Film, Promperú met en avant dix régions emblématiques à fort potentiel cinématographique : Lima, Loreto, Amazonas, Arequipa, Áncash, La Libertad, Junín, Lambayeque, Piura et Tumbes. Sur le stand péruvien, affiches et extraits dévoilent des paysages à couper le souffle : plages sauvages, sommets andins, villes coloniales, jungle luxuriante.

Enfin, le site filminperu.com propose (en anglais) un inventaire des lieux de tournage emblématiques, utile aux professionnels du secteur, mais aussi aux voyageurs curieux de suivre les pas de leurs films préférés. L’idée est simple : chaque scène devient une invitation au voyage.

À lire aussi Le Machu Picchu à pied : quatre jours de randonnée (presque) seul au monde sur le chemin de l’Inca

Le cinéma comme passerelle vers le tourisme

L’année dernière, en 2024, cet État d’Amérique latine a raflé les honneurs aux World Travel Awards, confirmant son statut de destination incontournable. En participant à Cannes en 2025, le Pérou espère attirer de nouvelles productions et affirmer son statut de destination de tournage. Mais l’enjeu va au-delà du cinéma.

À travers ces images projetées dans les salles du monde entier, c’est aussi une manière d’inspirer les voyageurs, de donner envie d’arpenter la forêt amazonienne... Une stratégie d’influence discrète, mais redoutablement efficace. Et dans le grand théâtre cannois, le Pérou entre en scène sans fracas, mais avec de solides atouts dans le décor.

À lire aussi Au Pérou, le train de toutes les ivresses