Taxer les voitures électriques chinoises «serait nuisible» à l'UE, affirme Pékin

La Chine a jugé mercredi que l'augmentation des droits de douane que l'Union européenne (UE) s'apprêterait à imposer aux véhicules électriques importés depuis le pays asiatique constituent du «protectionnisme» et seraient «nuisibles» aux intérêts européens. Accusant Pékin de doper illégalement ses constructeurs sur ce marché d'avenir, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait sonné la mobilisation en septembre, en ouvrant une enquête antisubventions.

Des sources proches du dossier ont indiqué à l'AFP que la Commission européenne s'apprêtait à imposer ce mercredi des surtaxes «allant jusqu'à 25%» sur ces importations de voitures électriques chinoises, en plus des taxes douanières de 10% qui ont cours actuellement. Interrogé sur cette annonce potentiellement imminente, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a jugé que «cette enquête antisubventions est un cas typique de protectionnisme».

«L'UE s'en sert comme excuse pour imposer des droits de douane sur les véhicules électriques importés de Chine», a-t-il déploré lors d'un point presse régulier. «Cela va à l'encontre des principes de l'économie de marché et des règles du commerce international, compromet la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'UE, tout comme la stabilité de la production automobile mondiale et des chaînes d'approvisionnement», a souligné M. Lin.

«Au final, cela serait nuisible aux propres intérêts de l'Union européenne.» Si l'UE décide d'imposer des surtaxes sur les importations de voitures électriques chinoises, elle se lance dans un périlleux exercice d'équilibriste entre défense de ses intérêts économiques et refus d'une guerre commerciale avec Pékin.