Un homme de nationalité française, Bardad B., est jugé ce lundi 28 octobre devant le tribunal de police d'Anvers pour «homicides involontaires, coups et blessures involontaires et conduite sous l'influence de drogues» suite à un accident de bus BlaBlaCar qui avait coûté la vie à deux personnes en avril 2022 en Belgique. Le suspect risque une peine de prison. Le jugement devrait être rendu fin novembre ou début décembre.
Les faits remontent au 10 avril 2022. Ce matin-là, Loreleï Baylon monte avec son groupe d'amis à bord d'un bus BlaBlaCar à la gare de Paris - Bercy. Direction Amsterdam, où la lycéenne de 17 ans originaire des Yvelines doit fêter l'anniversaire d'une amie. Au total, trente voyageurs âgés de 16 à 39 ans sont à bord. Après une halte à Lille, le véhicule traverse la Belgique et file vers les Pays-Bas. À 11h45, le bus rouge siglé BlaBlaCar se trouve sur l'autoroute E19 à hauteur de Schoten, près d'Anvers.
Sans aucune implication d'un véhicule extérieur, le bus dévie soudain de sa voie de circulation puis heurte une glissière en béton, avant de se coucher sur le flanc. Loreleï et un Colombien de 29 ans décèdent. Dix jeunes sont très grièvement blessés tandis que plusieurs sont mutilés à vie.
Le conducteur conduisait sous l'influence de stupéfiants au moment des faits. Interrogé par les enquêteurs, Bardad B. déclare avoir fait le ramadan et pris son dernier repas la veille à 22h. Il ajoute n’avoir «aucun souvenir». Plusieurs témoins indiquent que le conducteur s’est endormi au volant.
Après sa garde à vue, le suspect a fait deux mois de détention provisoire avant d'être libéré sous caution par la justice belge. En France, le suspect était déjà connu de la justice pour des faits liés à la consommation de drogue. Fin octobre 2020, il avait en effet été interpellé pour conduite sous stupéfiants à Bonneville (Haute-Savoie). Des faits pour lesquels il avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis et une suspension de permis de quatre mois.
Après les faits, BlaBlaCar avait affirmé ne pas être au courant de la précédente condamnation du conducteur. La plateforme précisait que le bus était affrété par la société VIC. Cette dernière assurait, elle aussi, ne pas être au courant de ses antécédents judiciaires car «les entreprises privées n'ont pas accès au casier judiciaire (B2)». À la veille du procès, Le Figaro a interrogé la mère de Loreleï Baylon, la victime française de 17 ans.