Gaza : le Hamas appelle «quiconque peut porter des armes» à combattre le plan de Trump

Le Hamas a appelé «quiconque peut porter des armes» à combattre n’importe où le projet de Donald Trump, alors que le nouveau chef de Shin Bet a été choisi par le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. L’otage israélien libéré Shiri Bidas lance un appel à Trump. Par ailleurs, le ministère de la Santé du Hamas annonce un peu plus de 1000 morts depuis la reprise des frappes. Le Figaro fait le point.

Le Hamas appelle «quiconque peut porter des armes»

Un responsable du Hamas a appelé ce lundi «quiconque peut porter des armes» à combattre n'importe où le projet du président américain, Donald Trump, de déplacer les habitants de la bande de Gaza et de prendre le contrôle du territoire palestinien. «Face à ce plan diabolique, qui combine massacres et famine, toute personne capable de porter une arme où que ce soit dans le monde doit passer à l'action», a déclaré dans un communiqué Sami Abou Zouhri. «Ne gardez pas un explosif, une balle, un couteau ou une pierre. Que chacun sorte de son silence», a-t-il ajouté.

Cet appel intervient au lendemain de la proposition du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, de laisser les dirigeants du Hamas quitter Gaza à condition que le mouvement islamiste palestinien dépose les armes. Israël travaille sur un projet de Donald Trump pour déplacer les habitants de Gaza vers d'autres pays, a ajouté Benyamin Netanyahou.

Le chef du gouvernement israélien a précisé qu'après la guerre, Israël assurerait la sécurité à Gaza et «permettrait la mise en œuvre du projet Trump». Quelques jours après son entrée en fonction fin janvier, Donald Trump avait proposé que les 2,4 millions d'habitants de Gaza soient expulsés du territoire sans droit au retour, mais il a ensuite semblé faire marche arrière, déclarant qu'il «n'imposerait pas» ce projet largement condamné.

Netanyahou choisit un nouveau chef du Shin Bet

Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a choisi l’ex-commandant de la marine Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet, a indiqué ce lundi son bureau, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice du service de sécurité intérieure. Il n’a pas été précisé quand et comment Eli Sharvit prendrait officiellement la direction de l’agence étant donné que l’arrêt de la Cour suprême sur la révocation de l’actuel directeur, Ronen Bar, n’a pas encore été rendu.

Benyamin Netanyahou a décidé le 21 mars de se séparer de Ronen Bar en évoquant «une perte de confiance professionnelle et personnelle persistante entre le Premier ministre et le directeur du service» qui empêche «le gouvernement et le Premier ministre d’exercer efficacement leurs pouvoirs». Un communiqué officiel laconique avait annoncé que Ronen Bar quitterait ses fonctions au plus tard le 10 avril.

Mais à la suite de recours, la Cour suprême a suspendu le limogeage de ce dernier jusqu’à leur examen d’ici au 8 avril. «Après avoir mené des entretiens approfondis avec sept candidats qualifiés, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a décidé de nommer l’ancien commandant de la marine, l’amiral réserviste Eli Sharvit, au poste de prochain directeur du Shin Bet», indique le bureau de M. Netanyahu dans un communiqué. Le texte souligne ses 36 ans de service dans l’armée israélienne, dont 5 ans en tant que commandant de la marine.

Yarden Bibas lance un appel à Trump

L’otage israélien libéré Yarden Bibas, dont la femme et leurs deux garçons ont été tués en captivité à Gaza, a appelé le président américain Donald Trump à faire cesser les combats dans le territoire palestinien, rejetant le recours d’Israël à la pression militaire pour libérer les otages.

Dans sa première interview depuis sa libération en février, accordée à l’émission 60 Minutes de CBS News, Shiri Bibas, enlevé et détenu séparément, a expliqué qu’il avait choisi de s’adresser à un radiodiffuseur américain pour que la Maison-Blanche entende son appel. «S’il vous plaît, arrêtez cette guerre et aidez-nous à ramener tous les otages», a-t-il répondu, dans cet entretien diffusé dans la nuit de dimanche à lundi, à la question de savoir quel serait son message au président américain. «Je suis ici pour Trump, je suis ici uniquement à cause de lui, je pense qu’il est le seul à pouvoir arrêter cette guerre à nouveau», a-t-il dit. «Il doit convaincre (le premier ministre israélien Benyamin) Netanyahou et le Hamas, mais je pense qu’il peut y arriver», a ajouté Shiri Bibas.

À la question de savoir si la reprise des combats encouragerait le Hamas à libérer les otages, Shiri Bibas a répondu: «Non». Rejetant les critiques qui lui reprochent d’abandonner les Israéliens captifs à Gaza, Benyamin Netanyahou a réaffirmé dimanche que la pression militaire portait ses fruits dans les négociations pour les libérer.

«En ce qui concerne le Hamas à Gaza, la pression militaire fonctionne (...) Nous pouvons voir des brèches commencer à apparaître» dans le cadre des négociations indirectes, a dit Benyamin Netanyahou au début d’une réunion de son cabinet. Le Hamas a pour sa part averti que les otages reviendraient «dans des cercueils» si Israël poursuivait ses bombardements sur le territoire palestinien.

Le ministère de la Santé du Hamas annonce 1001 morts 

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a indiqué lundi que 1001 personnes avaient été tuées dans le territoire palestinien depuis la reprise des bombardements israéliens le 18 mars. Le ministère a précisé dans un communiqué que 80 personnes avaient été tuées au cours des dernières 48 heures, portant le bilan total à 50.357 morts depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.