« Quand un génocide a lieu, c’est toute l’humanité qui est blessée » : entretien avec la metteuse en scène Adeline Rosenstein

Adeline Rosenstein ne cache jamais sa contrariété. C’est d’ailleurs ce qui motive la méthode singulière de son théâtre. De pièce en pièce, cette Allemande francophone, qui a vécu entre Genève, Jérusalem, Berlin et Bruxelles, raconte l’impérialisme, la colonisation et la résistance dans des pièces collectives qui, au plateau, ne cessent de se questionner elles-mêmes. Alors qu’elle poursuit la tournée de Laboratoire Poison et qu’une nouvelle création, Transformations Opéra Radio, est sur le métier, elle raconte comment l’actualité de la Palestine, qui est aussi celle du monde, est venue frapper le travail.

Votre théâtre est traversé par la question coloniale. Décris-Ravage, créé il y a huit ans, parcourt l’histoire de la Palestine jusqu’en 1948. Où en êtes-vous, aujourd’hui ?

Nous sommes en train de travailler à une nouvelle version d’une heure qu’on appelle Ravage tout court. Depuis un an et demi, nous avons fait plein d’événements publics et de réunions pédagogiques pour alerter qu’une propagande était mise en place qui...