C’est l’une des images marquantes du discours de Donald Trump. En annonçant des droits de douane frappant les importations américaines issues du monde entier, ce mercredi, le président des États-Unis a tenu un grand tableau en carton, résumant les chiffres des taxations supplémentaires proposées pour les importations issues de certaines nations. Un moyen de résumer de manière sobre et efficace les prélèvements écrasants imposés par Washington, à partir de cette semaine.
Si le tableau tenu par le président américain était imposant, il représentait pourtant une part infime de la totalité des territoires et nations ciblées. Sur les réseaux sociaux, les équipes de la Maison-Blanche ont en effet partagé la liste complète des plus de 180 pays et circonscriptions touchés, ainsi que les droits de douane alourdis associés. Ceux-ci viennent, en effet, s’ajouter à ceux préexistants, a précisé la Maison-Blanche.
Dans le détail, l’administration Trump a calculé les taux moyens imposés par les nations aux États-Unis, «en prenant en compte les manipulations monétaires et les barrières commerciales» qui pèsent sur les produits et services américains. Celles-ci incluent par exemple «les politiques et pratiques économiques nationales de nos partenaires commerciaux, notamment les pratiques monétaires et les taxes sur la valeur ajoutée, ainsi que les distorsions du marché qui y sont associées, qui freinent la consommation intérieure et stimulent les exportations vers les États-Unis», a détaillé la Maison Blanche. Une manière d’augmenter le chiffre, au-delà du pur taux moyen imposé par le pays partenaire, qui peut considérablement varier : «Par exemple, les États-Unis imposent un tarif de 2,5 % sur les importations de véhicules de tourisme (avec moteurs à combustion interne), tandis que l’Union européenne (10%), l’Inde (70%) et la Chine (15%) imposent des droits beaucoup plus élevés sur le même produit», soulignent les équipes de Donald Trump.
Un taux jusqu’à 99%, selon l’administration Trump
Selon les données de l’administration Trump, le total peut ainsi atteindre plus de 90%, voire jusqu’à 99% dans certains lieux, comme au Lesotho, à Saint-Pierre et Miquelon, au Cambodge ou au Laos et à Madagascar. La Chine, la Suisse ou la Thaïlande font aussi partie des pays qui «maltraitent» l’Amérique, selon les calculs de la Maison-Blanche, qui ont mis ces nations en avant. L’Union européenne n’est pas non plus en reste, présentant un taux à 39%.
De son côté, l’administration Trump se montre «gentille», a affirmé Donald Trump lors de sa prise de parole : la riposte américaine ne représente ainsi qu’une moitié des taux fixés par les différents pays. Par exemple, les États-Unis n’imposent un taux que de 34% aux produits importés de Chine, et de 20% à ceux venus de l’UE. D’autres pays sont encore plus lourdement taxés, comme le Vietnam, le Japon, l’Inde, la Suisse, l’Afrique du Sud, ou encore le Bangladesh. Une gentillesse toute relative, donc, et l’addition pourrait s’avérer encore plus lourde pour les pays qui souhaiteraient se lancer dans une «riposte» : le secrétaire aux Finances, Scott Bessent, a alors averti qu’une «escalade» débuterait.