Mobilisation pour la restauration d’une église de Saint-Omer, ravagée par un incendie

L’incendie de l’église de Saint-Omer, le 2 septembre 2024, a provoqué l’effondrement du clocher et la destruction presque totale des toitures. Radio France - Shannon Marini

Le 2 septembre, un incendie d’origine criminelle ravageait l’église de l’Immaculée-Conception. Le fonds de dotation Dassault histoire et patrimoine a signé vendredi une convention avec la mairie pour sauver l’édifice.

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Le 2 septembre, un drame a frappé l’église de l’Immaculée-Conception à Saint-Omer (Pas-de-Calais). La toiture et le clocher ont été complètement détruits par un incendie d’origine criminelle. Les flammes se sont d’abord propagées dans la nef latérale, avant de toucher la nef centrale. La couverture s’est ensuite effondrée, emportant le clocher. Le sinistre a également détruit l’orgue Merklin du XIXᵉ siècle. L’enquête, encore en cours, suspecte un Français sans domicile fixe, déjà connu pour avoir, à cinq reprises, commis des dégradations contre des édifices religieux.

Dès le lendemain du drame, la Fondation du patrimoine a lancé une souscription au profit de la restauration de l’édifice. Elle a récolté à ce jour 135 000 euros, auprès de 1 200 donateurs. Ce succès a montré, selon Alexandre Giuglaris, délégué général de la Fondation du patrimoine, l’attachement de la population locale à ce lieu emblématique des faubourgs de la ville. « L’essentiel des donateurs sont des Audomarois, l’édifice était au centre de tout et avait de l’importance pour les habitants de la commune », souligne-t-il. 

Vendredi 15 novembre, la collecte a reçu un renfort conséquent de la part de la famille Dassault*, à travers le fonds de dotation Dassault histoire et patrimoine : 1 million d’euros. « Cet incendie a provoqué une émotion qui n’est pas sans rappeler celle qu’a suscitée celui de Notre-Dame, a expliqué Marie-Hélène Habert-Dassault, qui s’exprimait également au nom de ses deux frères, Laurent et Thierry. Cinq ans après ce tragique événement, Notre-Dame s’apprête à rouvrir ses portes et délivre ainsi un formidable message d’espoir pour Saint-Omer. Même blessées et profondément touchées, ces pierres restent vivantes. » Le geste a été salué par François Decoster, maire de Saint-Omer, qui a signé une convention de mécénat vendredi en soulignant que le don, « crucial pour la commune, permet d’envisager la reconstruction ».

L’église, de style néogothique, inaugurée en 1859, avait été restaurée entre 2014 et 2018, pour un coût de près de 5 millions d’euros. Les sommes requises pour ces nouveaux travaux devraient être « beaucoup plus élevées », selon le maire. Les expertises en cours doivent en déterminer l’ampleur, puis un appel d’offres sera lancé pour sélectionner les entreprises chargées de rebâtir l’église. Un échafaudage de 70 tonnes est déjà installé pour couvrir l’édifice et le protéger des intempéries. Il servira de support pour la restauration, qui pourrait être achevée en 2025.

Le groupe Dassault mène depuis de nombreuses années une politique de mécénat en faveur de la culture et de la préservation du patrimoine. Ces derniers mois, Dassault histoire et patrimoine a, entre autres, contribué, à hauteur de 1 million d’euros, à la préservation des ruines du village martyr d’Oradour-sur-Glane.

Le groupe Dassault est propriétaire du « Figaro ».