Le gouvernement l’avait annoncé le 8 septembre : dès le 1er octobre, une surprime de 1000 euros s’ajoutera au bonus écologique pour les voitures électriques assemblées et équipées d’une batterie produite en Europe. Objectif : soutenir l’industrie automobile européenne face à la concurrence asiatique et favoriser la relocalisation de la chaîne de valeur. Cette aide, cumulable avec le bonus écologique - financé par des certificats d’économie d’énergie (CEE) depuis juillet -, pourra porter le soutien public à l’achat d’un véhicule électrique jusqu’à 5200 euros.
La liste précise des véhicules éligibles sera disponible sur le site de l’Ademe, l’agence publique de la transition écologique, «dans les prochains jours», précisait le gouvernement le 8 septembre. Elle vient d’être dévoilée. Au total, 222 références sont listées.
Passer la publicitéMais cette liste officielle prête à confusion. Dès les premières lignes, des incohérences apparaissent. Le premier modèle mentionné est la Smart ForTwo, dont la production s’est arrêtée en mars 2024. Impossible donc pour un particulier de profiter de l’aide avec ce modèle, puisqu’il n’est plus achetable neuf. D’autres références, comme certaines déclinaisons de la gamme de Volkswagen ID, ne peuvent plus non plus être commandées. Elles ne sont désormais disponibles qu’à travers les modèles déjà produits et en stock chez les concessionnaires.
Des véhicules en théorie éligibles, mais inaccessibles
La liste intègre également des modèles qui dépassent le plafond de prix fixé à 47.000 euros pour les particuliers. C’est le cas de la DS N°8, affichée à plus de 57.000 euros. Sauf remise exceptionnelle, impossible donc de bénéficier de la surprime, malgré la présence de batteries ACC produites en France. Même problème pour les nouveaux Peugeot e-3008 et e-5008, ainsi que d’autres modèles du groupe.
Cette liste de plus de 200 références est en réalité le simple export brut des véhicules ayant obtenu un score environnemental suffisant, décliné en dizaines de «TVV» (type-variante-version). Résultat : une accumulation de codes techniques incompréhensibles pour l’acheteur, sans hiérarchie claire ni classement alphabétique par marque.
Dans les faits, les modèles réellement concernés par la surprime de 1000 euros sont beaucoup moins nombreux. On retrouve notamment :
- Volkswagen ID.4, Skoda, Enyaq et Elroq, Cupra Born,
- Audi Q4 e-tron
- Ford Explorer et Capri
- Hyndai Kona
- Renault Scénic e-tech
- Fiat et Abarth 500e
- Citroën ë-C5 Aircross
- Opel Grandland, DS N°8 (sous condition de prix)
Derrière cette surprime, censée orienter les achats vers les modèles «made in Europe», se cache donc une mécanique complexe. Entre véhicules indisponibles et liste indigeste, le consommateur devrait peiner à savoir s’il peut réellement bénéficier de l’aide. En somme, ce sont surtout les marques allemandes, Volkswagen en tête, qui devraient tirer leur épingle du jeu.