«C'est la jungle, le plus riche l'emporte» : le calvaire des candidats à la location

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«C'est la jungle, le plus riche l'emporte» : le calvaire des candidats à la location

Le nombre d'appartements à louer publiés sur le site SeLoger a fondu de 36% en France entre 2021 et 2023, selon le site d'annonces immobilières. Regis Duvignau / REUTERS

TÉMOIGNAGES - La location est elle aussi en crise. La concurrence d’Airbnb, la sortie du parc des passoires thermiques, l’encadrement des loyers et, à Paris, les Jeux Olympiques, siphonnent l'offre. Une pénurie propice à toutes les dérives.

Pour des millions de Français, trouver un appartement à louer est devenu un enfer. Même quand on a 35 ans et qu’on est juriste chez un des géants mondiaux du prêt-à-porter. «Postuler à une location revient à jeter une bouteille à la mer», témoigne ainsi Constance, qui habite pour l'instant dans une chambre d’hôtel payée par son entreprise, en attendant de trouver mieux. «Cela fait des mois que je cherche à Paris. Avoir un bon dossier ne suffit pas, appuie la jeune femme. Sur chaque visite, on est cinquante à avoir un bon dossier.»

La scène est désormais commune dans la capitale et les grandes villes universitaires, notamment lors de la rentrée étudiante : à chaque fois qu’un appartement est à louer, des dizaines de candidats locataires s'entassent dans une cage d'escalier, en attendant leur tour. Ils ont ensuite cinq minutes, montre en main, pour faire le tour du logement. Un seul raflera la mise et les dérives sont fréquentes. «C'est l'usine, confirme Léa, jeune journaliste qui multiplie les visites groupées depuis des mois dans la capitale. Il n'y a pas vraiment de rencontre avec un propriétaire, pas de feeling. C'est la loi de la jungle. Le plus riche l'emporte, c'est tout.»

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