Jean-Marie Rouart, un romantique déçu par son siècle
C’est un «spin-off».Jean-Marie Rouart détestera cette expression de cinéphiles, mais elle décrit précisément son dernier roman. Un «spin-off» est une suite qui développe un personnage secondaire de l’œuvre initiale, une sous-intrigue qui devient la principale, un détail grossi à la loupe. Le plus célèbre spin-off est peut-être Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien, tiré du Seigneur des anneaux, ou Huckleberry Finn de Mark Twain (personnage apparu pour la première fois dans Les Aventures de Tom Sawyer). Mais rendons à la France ce qu’elle a initié: Alexandre Dumas et Honoré de Balzac ont inventé ce procédé de recyclage bien avant les Anglo-Saxons.
En 2012, Rouart a publié Napoléon ou la destinée, une biographie romancée de Napoléon Bonaparte. Dans la documentation qu’il a épluchée à l’époque, il est tombé sur deux lignes: le colonel Campbell avait une maîtresse florentine, la comtesse Miniaci. Tiens, tiens. L’homme chargé de garder Napoléon à l’île d’Elbe était amoureux et s’absentait souvent…