Superphénix, aux racines de la défiance entre le monde nucléaire et la politique

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Le 16 juin 1997, des manifestants s'opposent à la fermeture du Superphénix de Creys-Malville, souhaitée par la ministre de l'Environnement, Dominique Voynet. GERARD MALIE / AFP

LES FANTÔMES DE L’ÉCONOMIE FRANÇAISE (1/9) - Rêve d’ingénieurs en quête de l’absolue indépendance énergétique, le surgénérateur a été arrêté sur la décision du gouvernement Jospin. La blessure reste ouverte, mais la technologie continue d’inspirer.

Superphénix. La seule évocation de ce nom suffit à déclencher des soupirs empreints de regrets. De rancœur même. Les « historiques » du nucléaire en parlent encore avec des trémolos dans la voix, quand ils ne rêvent pas de faire renaître une nouvelle fois le projet de ses cendres. Superphénix est deux fois un symbole. Celui de l’histoire des surgénérateurs français, la quête contrariée du Graal énergétique. Celui d’une défiance entre ingénieurs et politiques sur la question nucléaire, Superphénix ayant été le premier sacrifié sur l’autel d’accords électoraux d’une liste qui s’est ensuite allongée avec le projet Astrid et la centrale de Fessenheim.

L’histoire commence à la fin des années 1950, quand la France choisit de compléter sa filière nucléaire civile par un surgénérateur, un réacteur à neutrons rapides (RNR). Le premier et le plus petit d’entre eux, Rapsodie, est mis en service en 1966 et arrêté en 1983. Son successeur, Phénix, premier surgénérateur…

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