Plusieurs signalements visant Rachida Dati examinés par la justice
Des signalements visant la ministre de la Culture, Rachida Dati, sont en cours d'analyse par le parquet de Paris et le Parquet national financier, ont appris l'AFP et Le Monde, vendredi 1er août, auprès du parquet et de source judiciaire. Le plus récent de ces signalements, transmis fin juillet par le militant écologiste anticorruption de Grenoble, Raymond Avrillier, concerne des faits d'"outrage à magistrat en tentant de porter atteinte à la dignité et au respect dû à la fonction", selon les deux médias.
Il vise des propos qu'a tenus Rachida Dati le 22 juillet sur la chaîne LCI. Après que des magistrats ont ordonné que la ministre de la Culture soit jugée, notamment pour corruption, aux côtés de l'ancien patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, l'ancienne garde des Sceaux avait vilipendé "des magistrats qui refusent de faire leur travail conformément évidemment au code de procédure", qui "marchent" sur les droits de la défense et perpétueraient des "atteintes graves" à ces droits.
Sollicité par l'AFP au sujet de ce signalement, l'un des avocats de Rachida Dati, Olivier Pardo, a exprimé son "étonnement".
D'autres signalements concernant des bijoux et GDF Suez
Le parquet de Paris a également confirmé à l'AFP que d'autres signalements concernant des bijoux que la ministre est soupçonnée de ne pas avoir déclarés faisaient "l'objet d'une analyse du parquet en lien avec la la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique" (HATVF). Deux signalements sur le même sujet ont été transmis après que le quotidien Libération a affirmé en avril que la ministre avait omis 19 pièces de joaillerie, pour un montant total de 420 000 euros, détenues depuis 2017, dans sa déclaration de patrimoine auprès à l'autorité. L'un a été transmis le 18 juin par Raymond Avrillier et l'autre le 26 juin par l'élu socialiste et sénateur parisien Rémi Féraud.
Début mai, la ministre de la Culture avait assuré n'avoir "rien à régulariser" dans sa déclaration de patrimoine.
Enfin, citant des sources proches de l'enquête, l'AFP évoque un signalement lancé dans la foulée de l'enquête de L'Obs et de l'émission de France 2 "Complément d'enquête", révélant que Rachida Dati aurait perçu 299 000 euros d'"honoraires" non déclarés de GDF Suez en 2010-2011, quand elle était eurodéputée et avocate. Interrogés début juin par l'AFP sur ces accusations, les avocats de la ministre, Olivier Baratelli et Olivier Pardo, avaient déclaré que cette dernière avait "donné toutes ses explications et n'[avait] jamais été l'avocate de GDF Suez".