Le journaliste Christophe Gleizes emprisonné en Algérie : "C'est insupportable, on n'a qu'une envie, c'est de le faire sortir de ce guêpier", témoigne son frère
"C'est insupportable, on a qu'une envie, c'est de le faire sortir de ce guêpier", témoigne mercredi 16 juillet sur franceinfo Maxime Gleizes, le frère du journaliste français Christophe Gleizes, 36 ans, détenu en Algérie et condamné fin juin à sept ans de prison. Son frère Maxime dénonce une peine "de sept ans de prison ferme pour rien en fait, pour juste parler de football, c'est dur". Une marche de soutien à Christophe Gleizes est organisée mercredi à Avignon par son frère Maxime Gleizes, comédien actuellement présent au festival de théâtre.
La justice algérienne reproche principalement au journaliste français, qui collaborait à des magazines comme So Foot ou Society, d'avoir réalisé des entretiens avec un dirigeant de la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), également responsable du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste par l'Algérie. Sa condamnation du 29 juin par le tribunal de Tizi Ouzou, fait suite à treize mois de contrôle judiciaire et d'interdiction de quitter le territoire algérien.
"Il y a un contexte géopolitique qui n'est pas favorable"
Concernant la marche de soutien à son frère à Avignon mercredi, Maxime Gleizes ne voulait "pas rester les bras croisés", mais ne se fait pas d'illusion : "J'imagine que cette marche ne va pas déplacer les montagnes. Mais c'est ma manière de mettre une petite pierre à l'édifice et de dire qu'on ne l'oublie pas et qu'on va tout faire pour mobiliser les personnes."
"Mon frère est emprisonné injustement depuis plus d'un an. C'est insupportable. Moi je suis à Avignon, il fait beau, je suis avec mes amis, tout va bien pour moi. Mais lui, il est en train de croupir, en train de cogiter dans une cellule. Pour nous, c'est insupportable."
Maxime Gleizes, le frère du journaliste Christophe Gleizesà franceinfo
Des visites régulières de l'avocat du journaliste sont prévues en détention. "Son avocat va lui rendre visite toutes les deux semaines. Il va le voir la semaine prochaine pour avoir des nouvelles directes. Nous, on est un peu dans le flou depuis deux semaines, donc ça c'est perturbant", explique le frère de Christophe Gleizes. Maxime Gleizes détaille les condutions de détention de son frère : "L'avocat nous a dit qu'il avait le moral, qu'il tenait bon, qu'il était bien traité. Deux semaines se sont passées depuis, donc on ne se rend pas compte de ce que c'est que de dormir dans 10 m2 avec un codétenu. Il a deux heures de sorties le matin, deux heures l'après-midi. Il y a une librairie où il peut emprunter des livres."
Maxime Gleizes affirme par ailleurs que la famille bénéficie du soutien de l'Etat français : "Mes parents ont été quand même reçus dans le cabinet de Jean-Noël Barrot [le ministre des Affaires étrangères] et aussi dans les plus hautes sphères de l'État. Le dossier est une priorité. Nous avons le soutien des autorités françaises".
Les tensions entre Paris et Alger restent vives, et l'incarcération en Algérie de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 80 ans, condamné à cinq ans de prison ferme, ne contribue en rien à apaiser le climat diplomatique. "Il y a un contexte géopolitique qui n'est pas favorable", admet Maxime Gleizes. Mais, "le cas de mon frère est sensiblement un peu différent parce que mon frère n'a jamais fait de politique et est un ressortissant français. Il a juste fait du foot. Il est pris dans des enjeux qui le dépassent", analyse son frère.