Budget 2025 : "On va mesurer le pour et le contre" d'une censure, assure le porte-parole du RN Laurent Jacobelli

"On va mesurer le pour et le contre" d'une censure, a assuré lundi dans franceinfo soir Laurent Jacobelli, porte-parole du RN et vice-président du groupe RN à l'Assemblée nationale, après que François Bayrou a engagé à deux reprises la responsabilité de son gouvernement par l'article 49.3 de la Constitution sur les budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale, ce qui permet leur adoption sans vote mais l'expose à des motions de censure.

"On s'est laissé le temps de réfléchir. Deux jours de réflexion, c'est le temps qu'on a avant de voter la motion de censure", souligne Laurent Jacobelli. "Il y a un équilibre à trouver", explique le député RN de Moselle. Il déplore "un très mauvais budget qui va accroître la baisse de pouvoir d'achat des classes moyennes, qui va rendre la vie des entrepreneurs encore plus difficile, qui ne réglera pas la question de la sécurité ou de l'immigration". Face à ce "mauvais budget", il s'interroge : "Est-ce que la meilleure réponse à ce mauvais budget, c'est la censure ? Là aussi, y aura des conséquences." L'"intérêt" du Rassemblement national est que "ce passage soit le moins douloureux possible pour les Français. Et c'est ainsi que nous prendrons notre décision", promet Laurent Jacobelli.

Critique des autres partis

Le porte-parole du RN critique les positions des oppositions à propos de leur choix de censurer, ou pas, le gouvernement de François Bayrou. Il pointe ceux "qui ont la censure facile". "Je pense à La France insoumise qui censure avant même d'avoir lu le projet", ironise le député. "Il y en a qui ont la non-censure facile, Les Républicains, qui sont prêts à avaler toutes les couleuvres. Ils font partie du gouvernement, mais ils n'ont été écoutés sur rien, sur l'aide médicale d'État, sur les mesures fiscales, sur rien." Les LR "acceptent tout".

Laurent Jacobelli tacle encore "les socialistes qui se vendent au plus offrant". "Quand il y a une élection, ils vont avec l'ultra gauche parce qu'ils se disent que c'est le meilleur moyen de passer. Et puis quand l'élection est passée, qu'ils ne veulent surtout pas y retourner parce qu'ils ne sont pas prêts, ils s'allient au gouvernement. Où sont les convictions ? Où est la défense des Français ? Franchement, on ne sait pas."

Le temps de la réflexion

Face à ces prises de position, "on a le temps long pour nous", assure le porte-parole du RN. "Nous sommes le premier parti de France, le premier groupe à l'Assemblée nationale. On a le temps de la réflexion pour prendre la meilleure décision possible. C'est ce qu'on va faire avec Marine Le Pen et Jordan Bardella".

Pour "s'en sortir", Laurent Jacobelli assure : "Il faut retourner aux urnes. Je pense que c'est une évidence. Il faut une dissolution de l'Assemblée nationale." Cette dissolution n'est institutionnellement pas possible avant le mois de juillet. "Attendons le mois de juillet", admet le député RN. "D'ici là, évitons le pire aux Français. C'est ce qu'on va essayer de faire." "Mais il faut une majorité à ce pays", plaide le porte-parole du RN. Il déplore "les petites tractations infâmes, du 'je me désiste pour LFI, si on laisse passer le LR et que le centre puisse gagner'". "S'il n'y avait pas eu ce faux front républicain, nous aurions une majorité Rassemblement national et nous pourrions mener une politique avec des budgets votés. Ça doit être ça l'objectif", ajoute Laurent Jacobelli.