Recrutée sur les réseaux sociaux à 16 ans, Bao raconte l’enfer de la prostitution
En France, entre 15.000 et 20.000 mineurs de 11 à 18 ans se prostituent, selon l’association Agir contre la prostitution des enfants (ACPE), pour 70% d’entre eux ce sont des jeunes filles. Bao, 16 ans à l’époque, fait partie de ces mineurs qui ont été piégées sur Instagram, Snapchat, ou encore X (anciennement Twitter) par des jeunes hommes proxénètes prêts à tout pour s’enrichir.
Prostitution de mineurs: des parents racontent leur «descente aux enfers»
Pendant trois ans, Bao a vendu son corps, piégée par une descente aux enfers qui a pour origine un viol subi à cinq ans. Dans un récit bouleversant, «Bao, 16 ans, prostituée» (XO Éditions), elle décrit le terrible engrenage qui peut mener une adolescente à sombrer dans la violence, la dépendance et la prostitution. Sans fard, elle raconte comment les violences sexuelles et psychiques de ses bourreaux ont engendré «une déconnexion totale de l’esprit et du corps» , développant un rapport à soi destructeur et une vision des relations humaines complètement erronée.
« Il voulait que je masse les gens, toute nue. Pour lui, ce n’était pas de la prostitution. Il m’a dit : « Je t’ajoute plein de filles sur les réseaux sociaux, tu prends exemple sur elles, tu prends les mêmes photos, tu mets tel tarif. De là, j’ai commencé à recevoir des appels qui me disaient : « C’est combien les passes ? Vous faites quoi ? » Je ne comprenais pas. »
Bao, victime de proxénétisme
Aujourd’hui, Bao a réussi à se reconstruire... Partiellement, car en l’absence de jugement pour sa plainte pour viol, elle estime «ne pas avoir eu justice». Sa parole, rare et courageuse, a pour but de protéger les futures victimes.
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