SNCF, taxis, pharmacies, hôpitaux... Ces secteurs qui appellent à la grève en septembre
Une rentrée sociale sous tension ? Remontés par les mesures d’économies proposées en juillet dernier par François Bayrou pour le budget 2026, les syndicats de plusieurs professions appellent à la mobilisation en septembre. Sur les rails, les routes, à l’hôpital, dans les pharmacies... La liste est longue, sans compter le mouvement de contestation du 10 septembre, né sur les réseaux sociaux et aux contours encore flous, qui appelle à «tout bloquer» ce jour-là. Le Figaro fait le point sur les appels à la mobilisation déjà connus.
Le mouvement de blocage du 10 septembre
Né sur les réseaux sociaux d’appels à la mobilisation pour exprimer un ras-le-bol général, ce mouvement compte bien «tout bloquer» le 10 septembre. Cela pourrait passer, selon les images partagées en ligne, par une grève générale, un confinement volontaire, la non-utilisation de la carte bancaire ce jour-là voire une grève des dépenses, un retrait d’argent des banques... Sept ans après les «Gilets jaunes», il reste difficile de savoir pour l’heure si l’affaire prendra de l’ampleur, même si les partis de gauche tentent de récupérer la contestation.
Passer la publicitéGrève en vue à la SNCF le 10 septembre
Sud-Rail a appelé à «tout bloquer dans le ferroviaire » le 10 septembre, à la même date que le mouvement citoyen. Le syndicat dénonce une «régression sociale» après les annonces budgétaires du premier ministre le 15 juillet dernier. «À la suite d’une consultation démocratique au sein des syndicats Sud-Rail», il a donc été décidé d’appeler à la mobilisation et à «rejoindre les initiatives revendicatives qui sont en train de se multiplier dans la perspective du 10 septembre, en construisant une grève forte» dans le secteur ferroviaire.
Du côté de la CGT-Cheminots, premier syndicat en termes de représentativité, «le débat» sur une possible grève aura lieu «la semaine prochaine», mais «aucune décision n’est prise pour le moment», a déclaré le secrétaire général Thierry Nier. Rien n’a été décidé non plus du côté de l’UNSA-Ferroviaire, le deuxième syndicat des cheminots, a indiqué le secrétaire général Fabrice Charrière, qui renvoie «au 1er septembre» la décision de faire grève ou non.
Les taxis veulent «mettre le pays à l’arrêt» le 5 septembre
La Fédération nationale des taxis (FNDT) souhaite également se faire entendre à la rentrée, et appelle à «mettre le pays à l’arrêt» le 5 septembre, selon son secrétaire général Dominique Buisson, en colère contre les nouvelles règles du transport sanitaire voulues par le gouvernement. Ce jour-là, les conducteurs de taxis veulent bloquer aéroports, gares, frontières, sites de distribution de carburant et même les Champs-Élysées. «On veut également mettre le système de distribution de carburant en vrac», a ajouté Dominique Buisson.
Les taxis ne souhaitent toutefois pas s’associer, pour le moment, au mouvement de blocage du 10 septembre, estimant ne pas être «sur les mêmes revendications».
Les pharmacies veulent fermer le 18 septembre puis tous les samedis
En colère contre les économies prévues par le gouvernement sur le remboursement des médicaments et la baisse des remises commerciales que les laboratoires peuvent accorder aux officines sur les médicaments génériques, les pharmaciens veulent aussi se mobiliser à la rentrée. Après avoir déjà appelé à fermer les officines le 16 août dernier, l’intersyndicale planifie une nouvelle journée de fermeture le 18 septembre, puis «tous les samedis à compter du 27 septembre».
Passer la publicité«La trahison est actée, la colère des pharmaciens n’en est que décuplée», s’est agacée dans un communiqué la Fédération des pharmaciens d’officine (FSPF), syndicat majoritaire, dans un communiqué commun avec d’autres organisations de pharmaciens (Uspo, UNPF, Federgy, UDGPO).
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Une grève en préparation à l’AP-HP
En Île-de-France, les syndicats CGT, FO, CFTC et UNSA préparent une grève à l’AP-HP, qui regroupe 38 hôpitaux et 100.000 professionnels de santé. Ils ont appelé à «des assemblées générales» à partir du 25 août afin de préparer une «grève unie de toute l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP)». Là encore, ce sont les mesures d’économies proposées par François Bayrou, notamment en matière de dépenses de santé, qui ont mis le feu aux poudres.
Mobilisation dans l’énergie à partir du 2 septembre
La fédération mines et énergie de la CGT appelle également à la mobilisation dans son secteur à partir du 2 septembre. Elle proteste contre la hausse du coût de l’énergie (notamment après la hausse de la TVA sur les abonnements d’électricité en août), les salaires «qui stagnent», ou encore les «attaques» contre le service public.
Vers une grève générale ?
Au-delà des mobilisations par branche, les représentants des salariés n’ont pas encore tranché sur un éventuel appel à la grève plus large à la rentrée. Les yeux sont tournés vers l’intersyndicale du 1er septembre, qui «pourrait déterminer une action éventuelle, des réactions et des réponses peut-être unanimes», notamment sur la position à adopter face au mouvement de blocage du 10 septembre. Plusieurs fédérations de la CGT, dont celle de la chimie, veulent s’y joindre.