France-Islande: Mbappé le Martien, sifflets de la honte, service minimum ... Coups de cœur et coups de griffe

COUPS DE CŒUR

Mbappé, des stats de Martien 

26 ans, 92 sélections, 52 buts, 31 passes décisives. Deuxième meilleur buteur de l’histoire des Bleus et déjà meilleur passeur. Mardi soir, en inscrivant le penalty provoqué par Thuram, le capitaine de l’équipe de France a pris ses responsabilités, remis son équipe dans le droit chemin et placé Thierry Henry dans son rétroviseur. Désormais seul 2e dans la hiérarchie de la sélection, Kylian Mbappé, déjà buteur contre l’Ukraine, fond sur Olivier Giroud (57 buts). «Il est hors-norme», plante Deschamps, subjugué. «C’est un très grand joueur, il est là depuis très longtemps, c’est un très grand leader pour l’équipe. Je suis très content pour lui», souligne Manu Koné. Et d’ajouter : «A cet âge-là, ce n’est pas encore fini (sourire). Il peut encore aller très loin».

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«C’est cool, je suis très content, avoue le principal intéressé. Titi est un joueur extraordinaire, une légende vivante. C’est super de passer devant lui. Il reste encore une personne à dépasser. Il ne faut pas encore faire la fête, il reste du boulot.» Avec l’Azerbaïdjan, l’Islande, l’Ukraine et à nouveau l’Azerbaïdjan au programme avant fin 2025, Olivier Giroud n’a qu’à bien se tenir.

La route vers 2026, un boulevard

Pour la qualité de jeu, on repassera (voir par ailleurs). Mais l’essentiel est là. «Trois plus trois, ça fait six», sourit Manu Koné. Implacable. Après avoir battu l’Ukaine (2-0) vendredi, en Pologne, les Bleus ont renversé l’Islande (2-1) mardi, au Parc des Princes. Carton plein. Dans cette petite poule de quatre équipes, ils ont déjà fait un grand pas vers la Coupe du monde 2026 et c’est bien le principal. «Oui, on est confiants. On se sert de ces matchs aussi pour bien se préparer. C’est important de créer une âme en tant que groupe, tous ensemble», souligne Malo Gusto. «On a cela en tête mais on ne se voit pas déjà là-bas, même si vous (les journalistes) nous voyez déjà là-bas. Nous, on est très lucides», constate Koné. Place à l’Azerbaïdjan et encore l’Islande en octobre.

Kone s’installe

Ce n’est pas le Bleu le plus connu. Et on attend encore de le voir face à une plus grande adversité. Mais Manu Koné est clairement en train de monter en grande au sein de l’équipe de France. Un guerrier. Certes, il n’a pas la finesse technique des maîtres des lieux, Vitinha, João Neves ou Fabián Ruiz. Mais dans le contexte des Bleus, le joueur de la Roma a des atouts, sa grinta, sa hargne, son activité. Un joueur sous-coté, comme le glisse Deschamps. «C’est très gentil, je ne sais pas quoi dire. Comme le sélectionneur l’a dit, il y a peut-être le fait que j’ai quitté la France très tôt. Ce que je faisais ne s’est peut-être pas vu. Et je ne pense pas que tout le monde regarde la Serie A. Mais ce que je fais en France, je le fais depuis très longtemps. C’est juste que j’avais moins de constance. En arrivant à la Roma, j’ai eu cette constance. J’essaie de me donner au maximum pour eux», jure-t-il. Et pour les Bleus aussi. 

COUPS DE GRIFFE 

Les sifflets envers Deschamps, une honte

Quand il fut questionné sur le sujet des sifflets à son encontre à la fin du match, Didier Deschamps a fait mine d’être étonné. «Les miens ? Je ne les ai pas entendus», a-t-il soufflé sans convaincre personne. Lors de l’annonce des équipes, son nom a été chahuté par une partie du Parc, sans doute après la polémique Dembélé et les attaques du PSG (en septembre 2024, contre l’Italie à Paris, le public n’a pas été hostile au sélectionneur). Ce qui démontre à quel point l’attitude du club de la capitale a pu avoir des négatifs au sein de supporters «moutons». Une honte. Pour ce qui concerne Adrien Rabiot, ancien Titi du PSG passé par l’OM et désormais à Milan, c’est autre chose. Un débat vieux comme le monde, à l’image des sifflets contre Mbappé au Vélodrome.

Strict minimum

Les Bleus ont assuré le service minimum en termes de jeu mardi soir. Certes, ce n’est jamais simple d’évoluer face à un bloc bas. Sur cette même pelouse, le PSG y est si souvent confronté, et avec d’autres qualités techniques. Toujours est-il que les Bleus n’ont pas enflammé le public ou les téléspectateurs mardi soir. Ils ont pris les trois points et renversé un match lors duquel ils ont été menés au score. C’est le principal. Il y a aussi eu un certain nombre d’occasions. Mais dans l’ensemble, il faudra encore attendre un peu pour avoir plus et voir plus. La première mi-temps face à l’Ukraine a fait naître bien des espoirs. Il conviendra de les confirmer.

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Michael Olise une erreur qui le fera grandir

Didier Deschamps a pris un malin soin à ne pas accabler Michael Olise mardi soir. Avec des mots bien pesés, le patron des Bleus a tenu à déculpabiliser son maître à jouer, coupable d’une passe ratée qui a offert le premier but du match aux Islandais. Juste avant, le joueur du Bayern avait offert une offrande à Marcus Thuram, non convertie.

«C’est une erreur technique, on ne peut pas lui en vouloir après tout ce qu’il a fait au premier match, défend Deschamps. Michael est rayonnant aussi, avec de l’activité, il s’est fait chahuter, je suis très satisfait de ce qu’il fait. Il emmagasine encore plus de confiance.» À 23 ans, Michael Olise a encore le temps de grandir. Cette soirée lui servira assurément.