Azerbaïdjan-France : pour Lucas Chevalier, une première en pleine zone de turbulences

Il aurait sans doute savouré un peu plus le moment s'il s'était produit six mois plus tôt. Habitué des rassemblements depuis un an, Lucas Chevalier va disputer son tout premier match en équipe de France, dimanche 16 novembre, en Azerbaïdjan. Didier Deschamps compte profiter de l'absence d'enjeu sportif - les Bleus étant déjà qualifiés pour le Mondial 2026 - pour tester un maximum de ses forces en présence. "Il y a des joueurs que je veux voir, Lucas Chevalier sera concerné", a assumé le sélectionneur en conférence de presse de veille de match. Pour le gardien de 24 ans, qui deviendra donc officiellement international français, le moment est important mais il intervient dans un contexte tout sauf festif.

Pour la première fois sa jeune carrière, le natif de Calais connait une période de turbulences, à la fois sportives et extra-sportives. En plus de peiner à convaincre dans les buts du Paris Saint-Germain, où il ne tient pour le moment pas la comparaison avec son prédécesseur Gianluigi Donnarumma, Chevalier s'est retrouvé au coeur d'une polémique à cause d'un like sur une vidéo pro-RN postée sur les réseaux sociaux il y a à peine une semaine. "Vous avez essayé de me faire passer pour un facho", s'est-il justifié sur ses réseaux sociaux, tard dans la nuit du 9 au 10 novembre, plaidant une "action accidentelle"

Il deviendra le 5e gardien lancé par Deschamps en équipe de France

Son image de futur pilier des Bleus à son poste a été écornée à plusieurs reprises en l'espace de trois mois, au point qu'il est aujourd'hui présenté comme un gardien en mal de sérénité, voire comme un joueur n'ayant pas l'étoffe du plus haut niveau par les observateurs les plus critiques à son égard. "Je n'ai pas la même analyse que vous sur ses difficultés", a tout de même tenté de le défendre Didier Deschamps samedi. Mais depuis sa sortie ratée sur le seul but encaissé dans la défaite à Marseille (0-1) fin septembre, le doute s'est installé et n'a fait que grandir. L'attitude de Lucas Chevalier sur les buts encaissés par le PSG est désormais passée systématiquement à la loupe. Sa responsabilité dans les matchs nuls contre Lille (1-1) ou face à Strasbourg (3-3) a été questionnée, et sa dernière sortie parisienne a été marquée par un lob pourtant évitable contre l'OL (victoire 3-2).

Face à la montée des critiques, l'intéressé avait joué l'optimiste après le succès contre Brest (3-0) il y a trois semaines : "Je suis certain que les beaux jours arrivent, C'est un nouveau job, une nouvelle vie aussi, avec de nouvelles consignes et une adaptation". Sur le plan statistique, l'éclaircie se fait attendre. En plus de ses lacunes dans les airs, Chevalier n'affiche que 61% de tirs cadrés arrêtés cette saison toutes compétitions confondues, contre 72% avec Lille lors de l'exercice précédent. 

Il est important de noter que garder la cage du Losc n'est pas exactement le même métier que garder celle du PSG. Lucas Chevalier est désormais beaucoup moins exposé aux tirs adverses sur 90 minutes. Il ne subit que 2,6 tirs cadrés par match avec Paris, contre 3,8 avec Lille précédemment. Il lui est demandé d'être décisif sur ses rares interventions et n'a pas vraiment l'occasion de reprendre confiance en faisant chauffer les gants.

Contre l'Azerbaïdjan, la pression de résultat sera moins grande que dans son club mais les regards seront encore braqués sur ses faits et gestes. Son double défi sera de rendre à la fois une copie impeccable et d'apprécier cette première qui n'est pas donnée à tout le monde. Depuis le début de l'ère Deschamps en équipe de France, démarrée il y a 13 ans, seuls quatre gardiens ont été lancés sous le maillot bleu : Alphonse Areola, Benoît Costil, Mike Maignan et Brice Samba.