Ligue 1 : défenseur de Labrune et Al-Khelaïfi, Caillot dénonce un «scandale» après la diffusion de la réunion sur les droits TV

Il est le premier à réagir publiquement. Invité ce jeudi de l’émission Rothen s’enflamme sur RMC, le président du Stade de Reims Jean-Pierre Caillot s’est exprimé sur la fuite de la vidéo montrant une réunion à distance des présidents de Ligue 1, datant du 14 juillet dernier, au sujet de la crise des droits TV et partagée mercredi soir par France Télévisions. Également président du collège de Ligue 1 à la Ligue de Football Professionnel, le dirigeant de 63 ans regrette la situation.

«Ce déballage public est assez... Ça n’a pas de mots, lance-t-il. Ça montre que présider un collège de L1 est tout sauf le monde des bisounours. Il peut y avoir des oppositions, chacun défendant avec passion sa vision des choses. On est sous pression depuis plusieurs mois. Le diffuseur a été choisi au dernier moment. Quand vous avez un produit à vendre, encore faut-il avoir des acheteurs...» Relancé, Jean-Pierre Caillot estime «indigne que des gens aient mis publiquement cette réunion» en ligne, déplorant «un scandale que toutes ces choses sortent dans les médias». En premier lieu, la dite vidéo dans laquelle on aperçoit le président du Paris Saint-Germain Nasser Al-Khelaïfi, omniprésent, entrer en conflit avec Joseph Oughourlian, président du Racing Club de Lens, puis John Textor, président de l’Olympique Lyonnais.

«La réunion a été chaude»

«Des regrets par rapport à la réunion ? Elle a été chaude, avec des explications, certes, mais au final il y a eu un vote et la majorité a choisi d’aller dans un sens, justifie le président rémois. On essaie de préserver le produit. Il faut être conscient qu’à 15 jours de démarrer la L1 on n’avait pas de diffuseur. L’offre de DAZN, on peut en dire beaucoup de choses, mais il n’y avait pas vraiment le choix si on voulait que les fans puissent regarder les matchs.» À l’issue de cette visioconférence, le jour de la fête nationale, un accord entre la Ligue et beIN Sports pour la diffusion d’un match de Ligue 1 par journée (et pour la somme de 100 millions d’euros) avait été conclu. Venant compléter le contrat signé entre la LFP et le diffuseur DAZN pour 400 millions d’euros en moyenne par saison, sur la période 2024-2029, pour la diffusion des huit autres affiches par week-end.

«Je rejoins ce que Vincent Labrune a dit, heureusement que beIN est venu, estime Jean-Pierre Caillot, qui refuse d’évoquer un quelconque conflit d’intérêts impliquant Nasser Al-Khelaïfi, également président du conseil d’administration de beIN Media Group en plus de ses fonctions au PSG. Il y a eu des appels d’offres précédents avec une véritable concurrence. Nasser Al-Khelaïfi faisait déjà partie du CA de la LFP, il s’est systématiquement mis en recul. Là il n’a pas défendu le bifteck de beIN. Il a réagi avec ses mots. Il est choqué qu’on puisse lui en vouloir. Il amène, lui ou beIN, 140 millions. Je me demande à qui ça profite de faire sortir ça...Je crois qu’à un moment dans la visio, Nasser demande à ceux qui critiquent l’offre de beIN quelles sont leurs propositions. Heureusement que Nasser Al-Khelaïfi a fait un apport.»

Labrune n’est pas «le plus mauvais» selon Caillot

En accord avec Al-Khelaïfi, Jean-Pierre Caillot, tient aussi à défendre le président (très critiqué) de la LFP, Vincent Labrune, avec qui sa relation est «toujours excellente». «Sa réélection ? Peut-être que les gens se sont aperçus que ce n’était pas le plus mauvais. Ma relation est toujours excellente avec Vincent, je n’ai aucun problème. Vous ne trouverez aucun enregistrement. Si tout le monde le considérait responsable, il ne fallait pas le réélire. Vous voulez le tenir responsable de DAZN ? En quoi il est responsable ?», questionne le patron du Stade de Reims, qui pense rester à la tête du collège des présidents puisque «le conseil d’administration dans son ensemble le souhaite».

Et d’ajouter sur la crise actuelle du football français : «Des clubs sont en difficulté. Certains veulent peut-être réécrire l’histoire. Les Allemands font 1 milliard de droits TV. Notre championnat n’est pas à des années-lumière. Pourquoi on n’arrive pas à trouver un diffuseur pour avoir ces sommes-là ? Notre produit est totalement détérioré aujourd’hui.»