Mondial de handball 2025 : un premier acte terrible, une gauche défaillante… Les tops/flops de France-Croatie

TOPS

La magnifique éruption du volcan de Zagreb

Tout le monde le savait, s’y attendait, s’y était préparé et pourtant, cette majestueuse et incandescente Arena de Zagreb a quand même dévoré les Français. Dès le début du match. Sans doute conscients d’être inférieurs sur le papier à l’armada bleu-blanc-rouge, les joueurs croates s’engageaient à 100% sur chaque action, n’hésitant pas à haranguer une foule qui n’en avait pas forcément besoin. Mais la communion était parfaite entre des «Vatreni» extraordinaires d’agressivité sur le terrain et leur public, dont les encouragements atteignaient un niveau de décibel record. Et au final, même dans la douleur en seconde période, les Croates se nourrissaient d’un tel soutien pour ne pas laisser revenir les Bleus à moins de trois longueurs, ce qui s’avérait décisif.

Marin Jelinic le détonateur, Zvonimir Srna le finisseur

Avant cette demi-finale, tout le monde insistait sur le danger représenté par le côté droit de l’attaque croate, illustré notamment par son meilleur buteur de la compétition, son ailier droit Filip Glavas. Mais au final, sur cette demi-finale, la balance offensive a nettement penché à gauche. D’abord grâce à l’ailier Marin Jelinic, auteur de 5 buts en première période pour un parfait 7 sur 7 au tir au final. Puis par l’entremise de Zvonimir Srna, cet arrière de plus de deux mètres qui n’a pas son pareil pour foncer dans les espaces, tête la première, ou inscrire des buts improbables de loin, à la limite du refus de jeu (7 sur 11). Avec leurs 15 buts à eux deux, ils ont fait très mal aux Français ce jeudi.

FLOPS

Un premier acte cauchemardesque

La victoire arrachée sur l’Égypte en quarts de finale (34-33) était censée avoir définitivement chassé les fantômes de Paris 2024. Las, visiblement, il n'en est rien et ceux-ci ont fait leur réapparition ce jeudi lors d’un premier acte consternant pour l’équipe de France. En particulier les 25 premières minutes lors desquelles rien n’allait. Que ce soit en attaque, avec un wagon entier de ballons perdus et un jeu sans la moindre fluidité, ou en défense, avec une absence totale d’agressivité. Et même quand les gardiens français parvenaient à détourner un tir adverse, ce qui était rare, le ballon revenait invariablement dans les mains croates. De la chance ? Peut-être, mais cela ressemblait surtout à une absence de concentration et d’envie stupéfiante à ce niveau de la compétition…

Des arrières gauches français en enfer

Et soudain, Thibaud Briet fit ses 25 ans. Brillant depuis le début de la compétition, le jeune arrière gauche français a été rattrapé, sur cette demi-finale, par son jeune âge et surtout son inexpérience du très haut niveau international. Timoré en début de match, le Nantais se retrouvait rapidement la tête sous l’eau et il n’allait jamais pouvoir l’en ressortir, exception faite de dix minutes en début de seconde période où il marquait deux buts. Ses deux seuls de la rencontre. Et à son relais, Elohim Prandi ne faisait pas mieux. Pas dans le rythme, comme depuis le début de ce Mondial, le Parisien a souffert d’une préparation totalement tronquée par sa blessure à l’épaule survenue début novembre. Dépourvu d’un côté gauche performant, le jeu de l’équipe de France a alors été beaucoup trop bancal pour surprendre la Croatie.

Un arbitrage pas au niveau

Robert Schulze et Tobias Toennies, la paire de sifflets allemands à l’œuvre durant cette demi-finale, ont multiplié les erreurs lors de cette demi-finale. Avec comme point d’orgue l’expulsion, proprement scandaleuse, d’Aymeric Minne en début de seconde période pour un coup de coude involontaire en attaque au niveau du visage d’un adversaire. De manière surprenante, un gros quart d’heure plus tard, les deux arbitres ne prenaient pas la même décision concernant Marin Jelinic, auteur d’une intervention défensive plus que musclée sur Nedim Remili. Un deux poids deux mesures qui ne suffit pas à expliquer la défaite des Bleus, mais qui ne les a pas aidés, d’autant plus si on y ajoute le temps infini que la paire allemande mettait à lever le bras alors que les Croates, clairement, refusaient le jeu…