Cambodge : vrai carbone, faux crédits? Enquête sur une déforestation massive
Le financement de la transition climatique est l'un des enjeux de la COP29, qui se tient jusqu'au 23 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan. Dès le premier jour de l'événement, les pays participants ont adopté les règles d’un nouveau marché carbone, supervisé par l’ONU et ouvert aux entreprises et aux États. Car le système des crédits carbone est sous le feu des critiques.
Initiée en 1997 avec le Protocole de Kyoto, puis relancée en 2015 par les Accords de Paris, la bourse du carbone permet à des États, des particuliers, mais surtout des entreprises de participer à la lutte contre le réchauffement climatique en achetant des crédits carbones afin de compenser leur propre pollution. Ces crédits permettent de financer des projets écologiques partout sur la planète, notamment en Asie, qui génère 44% des crédits carbones dans le monde.
Le Cambodge, pays de 17 millions d'habitants qui compte d'immenses forêts, mise sur le marché du carbone pour les protéger. Mais, sur place, nos reporters ont découvert que ces projets écologiques sont loin d’être à la hauteur de leurs promesses : bûcherons illégaux, déforestation massive, populations autochtones mécontentes… Des projets que l'ONG Human Right Watch dénonce, tout comme le journal anglais The Guardian, qui évoque rien de moins que des "projets fantômes". Enquête de nos correspondants en Asie.
