«Ni Thatcher, ni Macron» : candidat à la présidentielle, Édouard Philippe promet «une forme de rupture»
La rupture, version 2024. Deux décennies après celle actée par Nicolas Sarkozy contre son ancien mentor Jacques Chirac, voilà qu’Édouard Philippe renouvelle le style, en proposant sa vision de l’avenir et les réformes à conduire. Candidat depuis une semaine à la prochaine élection présidentielle, malgré un brouillard politique persistant, l’ancien premier ministre a promis «une forme de rupture» avec Emmanuel Macron.
«On l’est toujours. Si l’on veut changer les choses, il faut être dans la rupture», a martelé le patron du parti Horizons mercredi soir sur BFMTV. Avant d’indiquer à quoi pourrait ressembler son mandat : «Ce ne sera ni du Thatcher, ni du Macron, ce sera du Philippe. Je ne cherche pas à imiter qui que ce soit.» Alors que le premier chef de gouvernement du président de la République espère proposer un projet «massif» aux électeurs, il s’est montré «inquiet que la France s’abandonne». «Que de petits renoncements en petits conforts, elle cesse d’avoir comme ambition d’être ce pays qui doit être puissant, prospère, juste et libre», s’est alarmé le maire du Havre (Seine-Maritime). Qui ne croit pas que la nation «s’en sortira par de petits ajustements, une mesure qui fera du bien, mais ne sera pas à la hauteur des enjeux.»
«Des transformations profondes»
Mais n’y a-t-il pas un risque d’effrayer les Français avec un programme trop radical ? Nuancé, Édouard Philippe pris le soin de modérer son propos : «Il y a des choses qui sont permanentes : la France, on la transforme, on ne la change pas complètement.» Avec une telle volonté, il se donne le temps de bâtir son programme. «Il viendra le moment venu (...) Il faut choisir un certain nombre de domaines où il faudra des transformations profondes», a-t-il insisté.
En regrettant que le débat de la présidentielle de 2022 ait «été un peu trop limité sur les options possibles et l’ampleur des programmes», que celui des législatives de 2024 ait été totalement «absent», Édouard Philippe entend «présenter» ses ambitions aux Français avant l’élection de 2027. Échéance pour laquelle l’ancien premier ministre s’est dit «déterminé» sans être «pressé». Comme une réponse à ses détracteurs, qui jugeaient étonnant le timing de l’annonce de sa candidature.