L’investiture de Donald Trump, élu 47e président des États-Unis, aura lieu le 20 janvier à Washington. Quelles leçons principales peut-on tirer des résultats du scrutin ayant porté une nouvelle fois le promoteur milliardaire, vulgaire et outrancier à la présidence des États-Unis ?
Il serait trop facile d’imputer cette victoire à la seule défaite des démocrates. Il reste que l’enjeu et l’impact de cette élection sont historiques et planétaires. Une nouvelle ère s’ouvre avec les illibéraux Donald Trump et Elon Musk aux commandes des États-Unis. Celle de la destruction de l’État social et de l’épuisement des démocraties libérales alors même que le néolibéralisme libertaire et autoritaire gagne du terrain dans le monde.
La conjonction de plusieurs facteurs explique la victoire de Donald Trump. Selon vous, lequel a-t-il le plus pesé ? Comment expliquer qu’il ait conquis une part du vote féminin et des minorités ?
Albert Ogien
Sociologue, directeur de recherche au CNRS, enseignant à l’Ehess, membre émérite du Centre d’étude des mouvements sociaux
Le résultat d’une élection présidentielle est toujours le produit de l’agglomération de votes exprimant des aspirations distinctes. Et il révèle parfois des changements surprenants. Deux arguments semblent avoir joué pour Trump cette fois : la conviction que la vie était moins dure sous son premier mandat et sa promesse de baisser les impôts et de favoriser la prospérité.
À quoi il faudrait ajouter la croyance en sa capacité à mettre fin à l’immigration clandestine, le refus de confier les rênes de l’État à une femme et l’expression décomplexée du masculinisme. Et enfin l’attaque vulgaire, haineuse et antidémocratique contre les principes de l’État de droit qui a satisfait les plus radicaux des soutiens de Trump.
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