«Juste décision», «en prison, il doit y retourner» : la droite salue le respect de la présomption d’innocence, LFI ironise

Libération de Nicolas Sarkozy : la droite salue le respect de la présomption d’innocence, LFI ironise

L’ancien président français Nicolas Sarkozy à Paris, France, le 21 octobre 2025. Sarah Meyssonnier / REUTERS

L’ancien chef de l’État a été libéré sous contrôle judiciaire strict ce lundi 10 novembre, après vingt jours d’incarcération. Il a interdiction d’entrer en contact avec le ministre de la Justice Gérald Darmanin.

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Moins d’une heure. C’est le temps écoulé entre la décision de la Cour, qui a annoncé la remise en liberté de Nicolas Sarkozy ce lundi 10 novembre, et son départ de la prison de la Santé vers son domicile du XVIe arrondissement parisien.

Si l’ex-président de la République, incarcéré à la prison de la Santé durant 20 jours, est resté pendant tout ce temps en dehors des caméras, seulement représenté par son avocat Christophe Ingrain qui a déclaré s’occuper désormais du «procès en appel», les réactions de la classe politiques ont afflué pour caractériser cette nouvelle décision judiciaire.

L’exécution provisoire «utilisée de manière abusive»

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Laurent Wauquiez a été parmi les premiers à réagir. «Une décision juste et digne, à la hauteur de l’homme qui a tant donné à notre pays», a ainsi loué le député de la Haute-Loire dans un post sur X. D’autres ténors de la droite lui ont rapidement emboîté le pas. L’ex-ministre de l’Intérieur et patron des Républicains Bruno Retailleau a salué auprès de BFMTV le «courage et la détermination» de l’ex-président, «animé par la volonté inébranlable de prouver son innocence».

«Après 3 semaines d’une terrible épreuve, mon ami, Nicolas Sarkozy va être libéré et c’est un immense soulagement !», s’est réjoui sur X le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons). «Comme tous ses amis et de très nombreux Français nous avons vécu ces 3 semaines dans la douleur et en pensant à lui à chaque instant», a-t-il poursuivi. «Je me réjouis de la sortie de prison de Nicolas Sarkozy. La remise en liberté de l’ancien président de la République est une juste décision», a également commenté le patron de l’UDR Éric Ciotti, se réjouissant de «le voir retrouver la liberté et ses proches».

Ses alliés du Rassemblement national ont également salué la décision de justice, comme Laurent Jacobelli qui a qualifié l’arrêt de la Cour de« bonne nouvelle pour notre démocratie.» «Nous saluons cette décision de justice et réaffirmons notre attachement à l’État de droit ainsi qu’à la présomption d’innocence. L’exécution provisoire, utilisée de manière abusive, a rappelé combien la justice doit se tenir à l’écart de toute considération politique», a encore commenté le parlementaire, dans une allusion implicite à la situation judiciaire actuelle de sa chef de file Marine Le Pen, sous le coup d’une peine d’inéligibilité.

Nicolas Sarkozy interdit d’entrer en contact avec Gérald Darmanin

Au centre, les réactions se sont faites plus rares. «Le garde des Sceaux applique toujours les décisions de justice», s’est seulement fendu l’entourage de Gérald Darmanin, alors que Nicolas Sarkozy est interdit par la Cour d’entrer en contact avec le Garde des Sceaux dans le cadre de son contrôle judiciaire. Gérald Darmanin avait rendu visite à Nicolas Sarkozy en prison le 29 octobre dernier, quelques jours après son incarcération à la prison de la Santé.

À gauche, les commentaires étaient également peu nombreux. «Que Nicolas Sarkozy profite de son répit pour apprendre à cuisiner, même avec une Rolex au poignet. Parce qu’en prison, il doit y retourner», a fustigé François Ruffin, à la tête de son propre parti Debout !. «Heureusement pour le Sarkozy de 2025 que le Sarkozy de [2012] n’ait pas gagné les élections… Il ne serait pas sorti de prison avec ce qu’il proposait», a ironisé de son côté l’eurodéputée Insoumise Manon Aubry sur X. La parlementaire faisait référence à la promesse de campagne de l’ancien dirigeant, qui avait souhaité durcir la loi afin que les détenus ne puissent obtenir de liberté conditionnelle qu’après avoir effectué «au moins les deux tiers de leur peine». Sauf que, en l’état, c’est sous le régime de la détention provisoire que Nicolas Sarkozy était incarcéré, étant donné qu’il a fait appel.

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La décision de la Cour «soulève une question légitime : que doivent penser les milliers de personnes actuellement en détention provisoire et en particulier ceux de la Prison de la Santé dans des conditions comparables, mais qui, elles, [sic] ne bénéficieront pas de la même bienveillance ni des mêmes égards ?», s’est de son côté interrogé l’élu insoumis du Nord Ugo Bernalicis. L’élu a également qualifié l’interdiction pour Nicolas Sarkozy d’entrer en contact avec Gérald Darmanin comme d’un «pied de nez» révélant comment la visite qu’avait rendue le garde des Sceaux à l’ancien président constituait une «atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire.».