Seine-et-Marne : sept personnes mises en examen après le démantèlement d’un réseau de prostitution
Selon les éléments d’enquête, les membres du réseau identifiaient des jeunes filles, âgées de 16 à 20 ans, «le plus souvent fugueuses» et en situation de grande vulnérabilité.
Passer la publicité Passer la publicitéLes investigations auront duré de longs mois, avant le coup de filet victorieux révélé ce mardi. Sept individus, dont deux femmes de 17 et 19 ans et cinq hommes de 18 à 20 ans, qui dirigeaient un réseau de prostitution, ont été mis en examen pour des faits de proxénétisme aggravé, a annoncé mardi le procureur de Meaux, Jean-Baptiste Bladier, dans un communiqué. Les victimes des sept individus, qui sont tous connus des services de police, sont des jeunes femmes âgées de 16 à 20 ans.
C’est par une simple surveillance menée par les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Meaux, en mars 2025, que les enquêteurs ont été mis sur la piste d’un vaste réseau. Les allées et venues observées dans certains appartements de la ville ont éveillé rapidement leurs soupçons. L’affaire, d’abord traitée par la brigade des stupéfiants de Meaux, a pris une tout autre ampleur lorsque les premiers éléments ont permis de découvrir que plusieurs victimes étaient mineures.
Passer la publicitéLe 7 octobre 2025, une opération d’envergure, mobilisant 77 policiers, avait conduit aux interpellations en Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis et dans l’Aisne. Les policiers, au cours de leurs investigations, ont alors découvert une organisation bien huilée. Les proxénètes utilisaient le site d’annonces «Sexmodel» pour proposer des prestations sexuelles tarifées. Ils assuraient la location d’appartements pour de courtes durées, afin d’y accueillir les clients et les jeunes femmes, et veillaient à leur sécurité grâce à la présence de «gardes du corps» dissimulés dans les salles de bains.
«Gardes du corps»
Les deux jeunes hommes et une jeune femme, à la tête du réseau, ciblaient «des adolescentes fragiles, souvent fugueuses de foyers, influençables et sans repères», précise le parquet. Ils leur fournissaient tout le nécessaire : «logement, nourriture, vêtements, cosmétiques, cigarettes, protoxyde d’azote». Ils les faisaient travailler à leur demande ou sous la menace.
Les jeunes femmes étaient déplacées régulièrement dans toute l’Île-de-France, notamment à Meaux, Fontainebleau et Melun, pour éviter d’attirer l’attention des forces de l’ordre. Selon la même source, l’exploitation des téléphones a permis de confirmer que les proxénètes opéraient via des petites annonces en ligne et qu’ils avaient élaboré «un véritable business plan», avec l’affichage des prix des prestations et «des offres de fidélité pour les clients habitués».
Selon le parquet, «des photos montraient les proxénètes exhibant des liasses de billets de grosses coupures». Trois des mis en cause ont été placés en détention provisoire, précise le ministère, qui ajoute que «l’information judiciaire se poursuit».