L’instauration de trois jours de carence risquerait-elle d’allonger les arrêts maladies des fonctionnaires ?
Le Rassemblement national relance le débat sur les jours de carence des fonctionnaires. Sur BFMTV lundi soir, le député RN de la Somme, Jean-Philippe Tanguy, s’est montré favorable au passage d’un à trois jours de carence pour les agents de la fonction publique en cas d’arrêt de travail. «On ne peut pas dire aux Françaises et aux Français qu’on rase gratis, a déclaré l’élu, membre du bureau national du parti à la flamme. «On ne peut pas faire croire aujourd’hui, avec un tel niveau de dette, qu’on peut ne pas faire d’effort.» Si cette mesure avait aussi été proposée en octobre 2024 par Guillaume Kasbarian, alors ministre de la Fonction publique, elle est loin de faire l’unanimité. Parmi les arguments de ses détracteurs, elle aurait notamment «pour effet de provoquer des arrêts plus longs», déclarait la numéro un de la CFDT Marylise Léon au micro de RMC fin juillet. Mais est-ce vrai ?
Cette idée, qui vise à soulager le budget de la Sécurité sociale, ne tombe pas du ciel : elle est motivée par les résultats probants de l’introduction d’un jour de carence dans la fonction publique par le passé. Ce premier serrage de vis - qui implique la non-rémunération du premier jour d’un congé maladie - avait été introduit au 1er janvier 2012 sous Nicolas Sarkozy, «par mesure d’équité entre secteur privé (où le délai de carence est de 3 jours, NDLR) et secteur public». Selon Guillaume Kasbarian, elle aurait même «permis de réduire le nombre et la fréquence des arrêts maladie», avait-il déclaré dans une interview au Figaro à l’automne 2024.