Traité avec le Mercosur : Ursula von der Leyen annonce que les négociations ont abouti, les Etats de l'UE doivent encore se prononcer sur l'accord
C'est l'issue que craignaient de nombreux agriculteurs. Depuis Montevideo, en Uruguay, Ursula von der Leyen a annoncé que les négociations entre la Commission européenne et les cinq pays du Mercosur sur un accord de libre-échange très contesté avaient abouti, vendredi 6 décembre. "C'est une victoire pour l'Europe. (...) C'est un accord gagnant-gagnant", a déclaré la présidente de la Commission européenne, arrivée la veille dans ce pays d'Amérique latine. "La ligne d’arrivée de l’accord UE-Mercosur est en vue", avait-elle écrit sur X jeudi matin.
Mais les Etats membres de l'Union européenne doivent encore se prononcer sur cet accord de libre-échange, qui n'est pas encore entré en vigueur. Emmanuel Macron et le gouvernement de Michel Barnier s'étaient publiquement opposés à l'adoption du texte en l'état. Vendredi, Annie Genevard, ministre de l'Agriculture démissionnaire, a estimé que "rien n'est terminé", dans un message sur X supprimé quelques minutes plus tard. Sophie Primas, son homologue au Commerce extérieur, écrit sur le même réseau social que l'annonce d'Ursula von der Leyen "n'engage pas les Etats membres". Les agriculteurs français, très mécontents de ce texte, se mobilisent actuellement contre les mesures qu'il contient.
Suppression de la majorité des droits de douane
Beaucoup d'opposants au Mercosur estiment que la présidente de la Commission européenne profite de la chute du gouvernement de Michel Barnier, en France, pour imposer le traité commercial entre l'Union européenne et l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay.
Le projet de traité, discuté depuis 1999, vise à supprimer la majorité des droits de douane entre l'Union européenne et le Mercosur, afin de créer un vaste marché de plus de 700 millions de consommateurs. Il s'agirait du "plus grand partenariat commercial et d'investissement jamais vu. Les deux régions en tireront profit", a affirmé la présidente de la Commission européenne.