Musique : Thomas Fersen et Albin de la Simone revisitent leurs carrières avec un nouvel album
Thomas Fersen est un des piliers du label Tôt ou tard. Après une échappée, il est revenu au bercail l’an passé. Albin de la Simone faisait partie de la bande bien avant de signer un contrat avec la maison de disques fondée par Vincent Frèrebeau il y a une trentaine d’années. Tous deux viennent de sortir des albums sur lesquels ils font le point sur leurs parcours respectifs.
« Je suis revenu chez Tôt ou tard trente ans après la sortie de mon premier album, Le Bal des oiseaux, en 1993. Je voulais célébrer cet anniversaire sans faire comme tout le monde, plutôt réinventer quelque chose en se tournant vers le futur », explique Fersen. Le chanteur croise la route de l’arrangeur Clément Ducol - pas encore auréolé de l’Oscar pour la musique d’Emilia Pérez - et lui confie une sélection de chansons de son répertoire.
Ton plus intimiste
« Il a veillé à mettre les textes en avant, pour se rapprocher de quelque chose de théâtral », dit Fersen. Ducol recrute l’ensemble de percussions Trio SR9 (glockenspiel, vibraphone, marimba) qui pare de nouvelles couleurs des chansons familières. « Le Choix de la reine est un état des lieux de ce que je fais aujourd’hui, avec une alternance de chansons et de monologues en vers. » Un prolongement des activités d’un chanteur qui a publié un livre et montré plusieurs spectacles dans les théâtres de France qu’il sillonne actuellement avec les musiciens. « Le disque est une façon de revenir vers la chanson. Je ne nie pas ma position de chanteur, mais l’écriture du livre m’a ouvert de nouvelles perspectives, confie-t-il. J’espère en publier un second et en tirer un nouveau spectacle. »
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Albin de la Simone, lui, vient de publier Mes battements, recueil de textes et de dessins accompagné par un album, Toi là-bas. Un disque pas comme les autres, constitué de nouveaux enregistrements d’anciens titres mais aussi de reprises, et d’une pièce inédite. « Je suis mécontent de la moitié de mes trois premiers albums, dit-il. Il m’a fallu des années pour mettre ma voix au centre, ça a fait partie de mon évolution. »
Alors Albin de la Simone a appliqué à ces titres anciens la recette de ses derniers disques, un ton plus intimiste et chaleureux délesté du besoin de jouer les touche-à-tout. Il a profité de quelques mois de répit dans un emploi du temps surchargé pour enregistrer quelques chansons. « J’en ai fait quinze. Il a fallu en enlever pour aboutir à l’album, confie-t-il. Ça a été une occasion rare de regarder dans le rétroviseur. » Et aussi de s’approprier un tube comme Ma gueule, de Johnny, débarrassé de sa testostérone originelle. « Une petite revanche », dit l’ancien élève battu par ses congénères d’école. « Je n’étais pas assez viril, je portais un nom aristo, j’étais tout le temps en décalage. »