Énergie : revers pour les réacteurs nucléaires EPR à l’Assemblée

Revers pour le nucléaire français. En commission des Affaires économiques, les députés ont tranché, ce mardi, en défaveur du développement nucléaire dans l’hexagone durant les débats autour de la loi Gremillet. Adoptée par le Sénat en octobre dernier, elle vise à augmenter la production électrique. Notamment avec la mise en place d’ici à 2026 de six EPR2, des réacteurs nucléaires de nouvelle génération, ainsi que de huit autres d’ici à 2030.

Mais rien ne s’est passé comme prévu. Un amendement socialiste est venu annuler le palier intermédiaire de 2030 conditionnant ce projet. Comble de la situation : Marie-Noëlle Battistel, députée socialiste à l’origine de l’amendement, se serait trompée !

D’après l’AFP, l’élue aurait souhaité la suppression d’une mesure différente. Mais même une fois son erreur notifiée par le rapporteur de la commission et député Renaissance Antoine Armand, elle a maintenu son amendement qui a finalement été adopté ce mardi 3 juin dans la soirée.

L’examen dans l’hémicycle est prévu le 16 juin

L’article concerné, alors jugé caduc par certains députés de la commission, a par la suite été rejeté. Même les élus du Rassemblement national, défenseurs du nucléaire, ont préféré s’y opposer devant un article affaibli. Les insoumis et les écologistes, hostiles au développement du nucléaire, ont en cohérence voté contre les EPR2.

Le rapporteur macroniste s’est énervé de la situation. « Le PS fait un grand pas en arrière et retrouve son idéologie antinucléaire », a-t-il confié à l’AFP à l’issue du débat. Car bien que prudents sur le nucléaire, les socialistes étaient jusqu’ici restés ouverts à l’idée d’une « combinaison énergies renouvelables — nucléaire » pour « servir de socle à la stratégie bas-carbone nationale », d’après leur site internet.

« Vous avez refusé les amendements intermédiaires que nous avons proposés. Nous ne sommes pas favorables à ces objectifs et donc, en cohérence, nous les avons supprimés », a répondu au rapporteur le député PS Karim Benbrahim.

La proposition de loi arrivera le 16 juin dans l’hémicycle, où elle sera à débattre par l’ensemble des députés. S’il s’agit d’un premier vote contre les nouveaux EPR, tout pourrait être revu en séance.

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