Le dilemme des habitants restants de la ville de Gaza. Israël y a commencé ses manœuvres, selon le chef d'état-major de l'armée. Mardi 2 septembre, 60 000 réservistes ont été rappelés sous les drapeaux. Benyamin Nétanyahou s'est exprimé pour leur promettre "qu'ils avançaient ensemble vers une victoire éclatante". Et Emmanuel Macron a, quant à lui, déclaré "qu'aucune offensive ou tentative d'annexion n'enrayera le mouvement de reconnaissance de la Palestine".
L'armée israélienne demande au million d'habitants de la ville de Gaza de partir vers le sud. Or, pour la grande majorité d'entre eux, c'est impossible. Ils ont déjà été déplacés à plusieurs reprises et n'ont plus assez d'argent pour une nouvelle fois reconstruire un abri.
Les survols de drones sont incessants et, depuis plusieurs jours, l'armée israélienne bombarde le quartier de Zeitoun, juste à côté de l'abri de fortune de Mohammed. "C'est toujours aussi compliqué. Parfois, quand les Israéliens ont frappé, on a décidé de ne pas bouger, explique-t-il. Tous nos voisins sont partis. Quel est l'objectif des Israéliens ? Personne ne comprend. Ici, il n'y a que des civils. On ne sait plus où dormir. On veut aller vers le sud, mais où ?"
Déplacée 20 fois depuis le début de la guerre
À Deir-el-Balah ou à Khan Younes au sud, il faut débourser l'équivalent de 500 euros pour une tente et au moins trois fois plus pour une habitation en dur. Iman dit avoir été déplacée 20 fois depuis moins de deux ans. Elle est aujourd'hui installée sur la zone littorale, à Al-Mawassi. "Mon mari était tailleur, c'est lui qui subvenait entièrement à nos besoins. Depuis le début de la guerre, il n'a plus de travail. Nous n'avons pas accès aux soins médicaux, se désole la mère de famille. Quand mes enfants vont au marché, j'attends dans la rue jusqu'à leur retour, terrifiée à l'idée qu'ils soient tués par des bombardements aveugles."
C'est justement à Al-Mawassi que les Israéliens incitent les Palestiniens de la ville de Gaza à se réfugier. Mardi, le porte-parole arabophone de l'armée assurait, encore une fois, que les déplacés pourraient y trouver de l'eau, des soins et de la nourriture.