Accord de paix RD Congo-Rwanda : une première réunion a eu lieu à Washington
Des représentants de la République démocratique du Congo (RD Congo) et du Rwanda ont tenu jeudi à Washington une première réunion depuis la signature de l'accord de paix, ont annoncé leurs gouvernements vendredi 1er août, étape importante pour sa mise en œuvre dans cette région déchirée par les conflits depuis des décennies.
L'est de la RD Congo, région frontalière du Rwanda et riche en ressources naturelles, notamment en minerais, est en proie depuis plus de 30 ans à des conflits.
L'accord de Washington, signé fin juin, a été qualifié d'"étape importante" pour la paix par l'Union africaine ainsi que les Nations unies. Il intervient après une longue série de trêves et de cessez-le-feu systématiquement rompus ces dernières années.
Jeudi, des représentants de la RD Congo, du Rwanda, ainsi que des observateurs des États-Unis, du Qatar et de l'Union africaine ont tenu la première réunion du "Comité conjoint de suivi de l'accord de paix", chargé de servir de forum pour sa mise en œuvre et le règlement des différends.
"Pendant la première rencontre, les parties ont notamment discuté des progrès dans la mise en place de l'accord de paix" signé fin juin, ont indiqué les gouvernements rwandais et congolais dans un communiqué commun écrit conjointement avec les États-Unis, le Qatar et l'Union africaine.
Les violences dans la région se sont intensifiées ces derniers mois avec la prise par le M23 et les troupes rwandaises de la grande ville de Goma en janvier, puis de Bukavu en février. Elles ont fait des milliers de morts, selon le gouvernement congolais et l'ONU, et aggravé une crise humanitaire pour des centaines de milliers de déplacés.
Vers un accord de paix global ?
Depuis février, le front s'est stabilisé. Mais des violences se poursuivent entre le M23 et une myriade de milices pro-Kinshasa qui mènent des actions de guérilla, et les dispositions du texte doivent encore être mises en œuvre.
Affaibli et en quête de soutien sécuritaire pour éviter de perdre plus de terrain, le président Félix Tshisekedi avait évoqué début mars un possible accord minier avec les États-Unis.
Le 17 juillet, Kinshasa a signé un accord de principe avec le groupe minier américain Kobold Metals, spécialisé dans l'exploration des métaux critiques, notamment le lithium, métal nécessaire à la fabrication de la plupart des batteries de voitures électriques.
Le président congolais s'est ensuite résolu à discuter directement avec le M23, ce qu'il refusait de faire jusque-là, aboutissant à la signature d'une déclaration de principes à Doha, où les deux parties ont réaffirmé "leur engagement en faveur d'un cessez-le-feu permanent", à privilégier la négociation et à faciliter le retour "volontaire" des réfugiés et déplacés.
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Kinshasa et le M23 s'étaient donné dix jours pour appliquer les dispositions du texte signé à Doha, et se sont engagés à entamer "au plus tard le 8 août" des négociations formelles en vue d'un accord de paix global, et un mois ("au plus tard le 17 août") pour le signer.
Des échéances jugées bien courtes par les experts de la région, d'autant que les divergences sont vite apparues, notamment sur la question du retrait du M23 des zones qu'il a conquises.
Avec AFP