Les chiffres parlent d’eux-mêmes. À la fin du XIXe siècle, on estimait à 500.000 le nombre de Français jouant au sein d’une fanfare ou d’un orchestre d’harmonie. Qu’elles soient encouragées par les municipalités ou bien par le patronat, comme un outil de sociabilisation, voire d’apaisement du monde ouvrier, ces formations étaient même omniprésentes dans les bassins miniers, où il n’était pas rare de voir une même entreprise jouir de près d’une dizaine de fanfares différentes. Lesquelles venaient soutenir, le cas échéant, l’orphéon (société chorale) local. Un âge d’or interrompu par la Première Guerre mondiale, «mais au cours duquel les fanfares domineront largement la vie musicale amateur dans l’Hexagone», rappelle Mustapha Boudjemai, directeur de la Confédération musicale de France. Selon le ministère de la Culture, les fanfares auraient représenté, au début du XXe siècle, trois quarts des effectifs des sociétés de musique dans notre pays.
En 1995, elles ne regroupaient plus que 8 % des…