D’une cité à l’autre, de Rouen à Évreux, la fabrique de Mohamed Amra : une enfance au cœur de la délinquance

C’est à Rouen et à Évreux, dans deux cités normandes, que se scellent l’enfance et l’histoire du futur narcotrafiquant Mohamed Amra. Élodie Mézière / Le Figaro

D’une cité à l’autre, de Rouen à Évreux, la fabrique de Mohamed Amra : une enfance au cœur de la délinquance

Alias «La Mouche» : le destin criminel de Mohamed Amra

Le 14 mai 2024, un fourgon pénitentiaire est attaqué au péage d’Incarville. Des hommes lourdement armés en extraient le détenu Mohamed Amra et tuent deux agents, Fabrice Moello et Arnaud Garcia. Durant neuf mois, jusqu’à son interpellation à Bucarest, le natif de Rouen devient le fugitif le plus recherché de France. Grâce à plusieurs semaines d’enquête, des témoignages et des documents exclusifs, l’équipe «Faits divers» du Figaro retrace en détail le parcours et les réseaux de «La Mouche» : son enfance en Normandie, sa rencontre avec le clan de la «Black Manjak Family», sa plongée dans la délinquance et la grande criminalité. Une série inédite en six épisodes.

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EXCLUSIF - Il y a vingt ans, «La Mouche», que l’on surnommait déjà ainsi, grandissait dans un quartier sensible de Rouen, entre vols et petits trafics. Sa rencontre avec un groupe d’adolescents issus de la communauté Manjak d’Évreux façonnera le destin de ce garçon solitaire et incontrôlable.

Courant des années 2000, à Rouen. Mohamed passe son temps dehors, l’enfant est un vrai courant d’air. Le petit de la Sablière, une cité de l’agglomération rouennaise où il habite avec sa mère et une soeur aînée, s’est lié avec d’autres délinquants de son âge. Ensemble, ils trempent dans divers vols et petits trafics. C’est là, dans deux cités normandes, que se scellent l’enfance et l’histoire du futur narcotrafiquant. Au pied des immeubles du quartier (rebaptisé Grammont, NDLR), les bandes de jeunes l’ont affublé d’un surnom, «La Mouche», pour «la mouche à m*rde», car quand il y a un mauvais coup à faire, Amra en est. Le sobriquet suivra cet électron libre incontrôlable pour le reste de son destin de délinquant, puis de criminel. Du quartier de La Madeleine d’Évreux à la prison des Baumettes, jusqu’à Bucarest où sa cavale a pris fin, le 22 février.

À l’époque, à Rouen, le jeune Mohamed entre dans les radars de la justice des mineurs. Les enfants comme lui, qui poussent de travers, récoltent les sermons des juges et un assortiment de mesures de suivi socio-judiciaire. Il est signalé à la police dès l’âge de 9 ans pour…

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