Assassinat de Charlie Kirk: au lendemain du drame, la sécurisation de l’évènement en question

L’évènement était-il insuffisamment sécurisé ? La question se pose inévitablement au lendemain de l’assassinat de Charlie Kirk sur le campus de l’Université de la vallée de l’Utah (UVU). Avec plus de 40.000 étudiants, l’UVU est la plus grande université de cet État de l’ouest américain. Elle dispose d’un commissariat de police dont les agents sont chargés du maintien de l’ordre sur les 600 hectares de campus. À titre de comparaison, le campus de Paris-Saclay, l’un des plus grands de l’Hexagone, fait environ 200 hectares.

Pour rappel, l’influenceur conservateur, l’un des principaux promoteurs de Trump auprès de la jeunesse, s’exprimait mercredi devant plusieurs milliers d’étudiants. Le format de l’évènement, «Prove me wrong» («Prouvez-moi que j’ai tort»), était devenu un classique de l’influenceur. Le principe était simple : les jeunes - souvent de gauche - qui souhaitaient l’interpeller pouvaient prendre le micro ; Charlie Kirk leur répondait ensuite. Un échange face à face, plus ou moins animé selon les cas, devant des milliers de spectateurs. C’est au cours de cet échange que Charlie Kirk a reçu une balle en plein cou.

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«Le cauchemar d’un chef de police»

Plusieurs éléments relayés par la presse américaine permettent de se faire une idée plus claire sur la sécurisation de l’évènement. Jeff Long, le chef de la police de l’UVU a notamment pris la parole quelques heures après la fusillade lors d’une conférence de presse. Selon ses propos rapportés par plusieurs organes de presse américains, six policiers étaient présents pour sécuriser l’évènement qui comptait environ 3000 participants. Sans compter «des policiers en civil qui étaient aussi dans la foule». Le gradé s’est dit «dévasté» après l’assassinat. «Vous essayez de protéger une zone, mais malheureusement, aujourd’hui, nous ne l’avons pas fait. Résultat, nous avons eu cet incident tragique.»

«Nous sommes un petit service de police, a ajouté Jeff Long. Nous avons un très grand campus. Nous avons plus de 40.000 étudiants, et nous connaissons nos étudiants, nous aimons nos visiteurs (...). C’est le cauchemar d’un chef de police.» Jeff Long a aussi indiqué que Charlie Kirk disposait d’un service de sécurité personnel et qu’il s’était coordonné avec le chef de ce service avant l’évènement. Dans les vidéos du drame qui ont circulé sur les réseaux sociaux, on voit plusieurs hommes placés sur la scène à proximité de Charlie Kirk se précipiter sur lui après l’impact de la balle.

Combien de personnes composaient ce service d’ordre ? Et combien de policiers du commissariat de l’UVU ont été mobilisés ? Sollicitées par Le Figaro, ni l’UVU ni la police du campus n’avaient répondu ce jeudi en début d’après-midi. Cependant, NBC News indique qu’il existe à l’UVU un comité chargé d’évaluer l’ampleur des évènements accueillis sur le campus afin de prévoir un dispositif de sécurité adéquat. Selon le média américain, «il n’est pas certain que [le rassemblement autour de Charlie Kirk] ait été classé comme un “événement majeur”». Sur ce point-là non plus, l’université n’avait pas répondu ce jeudi.

Pas de contrôles de sécurité

Plusieurs témoignages relayés par les médias américains confirment la présence active des forces de police avant et après le drame. Avant le début du débat, la police aurait par exemple évacué des personnes qui s’étaient installées sur le toit au-dessus de l’endroit où Kirk devait parler. Après le tir, d’autres participants affirment que des agents de sécurité et des policiers armés de fusils sont rapidement intervenus pour évacuer les étudiants de la zone.

Le dispositif de sécurité, en revanche, interroge. La presse américaine a également relayé des témoignages éloquents d’étudiants ayant participé à l’évènement. Sur le papier, la participation à l’évènement exigeait par exemple la présentation d’un QR-code... Mais plusieurs jeunes américains ont affirmé qu’ils avaient pu accéder à l’évènement sans avoir besoin de le présenter. Par ailleurs, toujours selon les témoignages des participants, aucun contrôle de sécurité n’aurait été mis en place pour accéder au rassemblement : pas de fouilles au corps ni de fouilles de sacs, ni d’agents équipés de détecteurs de métaux.

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Autant de manquements qui auraient pu permettre à un tireur de prendre position sur l’un des nombreux toits qui entouraient la scène. Selon un porte-parole de l’université, le tir aurait eu lieu depuis le Losee Center, situé à environ 200 yards (environ 180 mètres) de Charlie Kirk. Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos filmées par des participants montrent en effet une forme humaine, présentée comme le tireur, allongée sur le toit. Une information à considérer pour l’heure avec prudence, en attendant de nouvelles communications de la part de la police américaine.