Gaspillage alimentaire : "il reste encore du pain sur la planche", estime le député à l'origine de la loi anti-gaspi
Donner un nouvel élan à la lutte contre le gaspillage alimentaire. C'est le but des Etats généraux jeudi 13 mars à l'Assemblée nationale, et organisés par le député socialiste de Mayenne, Guillaume Garot, auteur en 2016 de la première loi contre le gaspillage. Le bilan montre qu'il y a eu, depuis, des améliorations, mais qu'il reste encore beaucoup de travail.
Chaque année, chaque Français jette 24 kilos de nourriture encore comestible. C'est cinq kilos de moins qu'il y a neuf ans, quand Guillaume Garot a porté la loi contre le gaspillage alimentaire. "Donc il faut pouvoir continuer à avancer là-dessus pour éviter qu'on soit toujours dans une société de surconsommation où on en viendrait à produire pour jeter, ce qui est quand même le comble de l'absurde", plaide-t-il.
Améliorer les contrôles
Le député reconnaît que son texte est mal appliqué. Il est par exemple censé interdire la destruction des invendus encore consommables, mais une récente enquête de Commerso, entreprise spécialisée dans l'anti-gaspi, montre qu'un tiers des supermarchés détruit plusieurs fois par semaine des invendus alimentaires. Le député socialiste souhaite donc améliorer la loi. "Sur les contrôles qu'il faut opérer sur ce que jettent les grandes surfaces, sur ce qui est donné avant cela aux associations, sur la qualité de ces dons, il nous reste encore du pain sur la planche, sans mauvais jeu de mots", détaille-t-il.
Avec une nouvelle donnée à prendre en compte, toujours selon l'enquête, plus de quatre entreprises sur dix envisagent de "réviser leurs priorités d'engagement RSE (responsabilité sociétale des entreprises)" pour faire face au contexte économique tendu. Il y a donc un risque de diminution des investissements en faveur de la lutte contre le gaspillage.